La grande histoire de Greendale contée
par Neil Young lors du concert traduite dans les grandes lignes
par Franck Playe
(merci à lui !!) - Tirée du forum du site http://intotheblack.ploer.net/
Greendale est (ou sera, ou
sera jamais, on sait pas !) un concept album, ce qui veut dire toute
une histoire racontée en 10 chansons, genre Tommy ou The
Wall, pour faire simple.
Neil nous dit au milieu du concert
quil est entré en studio (avec dautres zicos
ou juste les techniciens ?) sans les chansons, et quil les
écrivait au fur et à mesure, avec cette technique
décriture automatique quon la déjà
vu utiliser.
Et de se revoir à 3 ans, montant au grenier interdit où
son père écrivait.
- Tiens Neil, tes là, quest-ce que tu fais ?
- Ben rien, et toi ?
- Jécris.
- Técris quoi ?
- Je sais pas, je saurai quand jaurai fini.
Et de se retrouver à 58 ans
à faire la même chose, et de se remémorer lanecdote
enfouie dans la mémoire.
Donc, Greendale ; comment çà
marche ?
Greendale est une ville de 20000 âmes,
sur les bords du Pacifique, genre située dans l'Etat d'Oregon
ou de Washington. Tout y est calme. On sintéresse à
une famille, les Green, où tout baigne, De loin. On crèche
à Double E, une ferme sans histoire qui sappelait Double
L, renommée par les Green au grand dam du voisinage. Me demandez
pas pourquoi.
Faut pas grand chose pour être heureux. Grand Mère
se plaît simplement à dire :
« a little love and affection
In everything you do
Will make the world a better place
With or without you »
De près, çà
coince un peu. Earl est vétéran du Viet Nam, peintre
psychédélique, lart des sixties, du Flower Power.
Il ne vend rien. Il essaie pourtant mais bon, ça ne marche
pas.
Neil doit avoir des potes comme ça, à mon avis.
La petite fille « Sun » a 18 ans, elle est belle comme
le jour. Le matin elle part on ne sait pas où avec un camion
chargé de balles de chaume (les hay bales de Thrasher, pour
ceux qui suivent. Les nouveaux, on en a parlé en septembre,
dans song of the week). On ne sait pas où elle va.
Et ya une prison, construite
en 1911, et habitée depuis par le même personnage,
qui visite un peu tout le monde. Il passe à travers les murs..
Cest le Diable. Le Diable, nous dit Neil fait de très
bonne blagues, et a lart et la manière de rendre les
moins bonnes meilleures avec le bon timing. Du moins, cest
lui qui le dit, le Diable !
Au début de lhistoire la prison est quasi vide vu que
Greendale, cest calme.
Et puis ya le Captain, qui a un
raffiot qui croise au large de Greendale. Avec deux marins à
bord. De temps en temps faut bien ravitailler, alors il dit aux
kids de passer le minimum de temps à terre. Forcément,
la ville, cest mal. Depuis Babylone. Cest pas d'hier.
Le Captain me rappelle furieusement le Captain Kennedy, du subliminal
Hawks&Doves, démasqué sous les traits du Papa
de Neil, daprès nos enquêtes
.
Donc tout baigne.
Un jour, cétait la nuit, le cousin Jed sort en bagnole.
Le lieutenant de police Carmichael fait un contrôle at the
edge of town, et gaule Jed. Fouille du véhicule, embrouille,
Jed quavait jamais fait de mal à une mouche à
bufs dégaine et bute le flic Carmichael.
Les familiers de Ben Harper
auront reconnu le thématique de Like a King, ceux du Boss
(en concert le 24 mai à Paris, mais pas chauffé),
celle de 41 shots. Les accros du vinteure auront déjà
entendu parlé de faits similaires.
Le kid se retrouve en cabane.
Celle quest visitée par le Diable.
Après ça senchaîne.
On enterre le flic Carmichael, carrière exemplaire, éloges
funèbres "nickels". (On décide de laisser
sa place de parking libre pendant un an !!!)
Sauf que la veuve veut virer rapidos toute trace duniforme
dans la baraque. Des copines viennent ly aider et trouvent
dans un tiroir des fringues de gonzesses et 200 US$ en espèces.
Ya plein dhistoires
dans lhistoire.
Les médias assaillent Grand-Pa et Grand-Ma pour avoir des
détails sur Jed, sa vie, et pourquoi il a tué un flic.
Ça les gonfle. Ils se cassent dare-dare à donf' dans
la Lincoln, cest Grand-Ma qui conduit. A very fast driver,
nous dit Neil. Lincoln ? The best car ever made by Ford selon
Neil en 76 dans le trop décrié Long May You run ,
sur Let It Shine
.
Des hélicos survolent leur baraque, ya des cars avec
des paraboles devant, ils tiennent plus et retournent à Double
E quest plus pénarde.
Grand-Ma retourne en ville, chez larrière-grandmère
qui vit seule à 104. Qui lui dit ten fais pas, tiens
vlà un bol de soupe pour Grandpère, son fils
donc, si je ne me goure pas.
(là ça sent le Garcia Marquez, autre grand inspiré
du surréalisme indien, ou je ne my connais pas..)
Dans lintermède, le peintre qui sétait
pris la tête avec la galerie dart du coin remonte à
Double E, dans la grange qui lui sert datelier. Le Diable
était passé avant, lui avait nettoyé ses lunettes.
Il lui apparaît partout où il regarde. Du coup, il
le barbouille. Change de style, et fait un tableau que la galerie
lui prend illico et le rendra célèbre.
Sun, la belle, on finit par savoir ce quelle tramait. Elle
amenait ses ballots de paille pour écrire sur un champ en
zone dapproche de laéroport : NO WAR. Elle a
même vu les passagers dun 757 lire sa prose. Ce qui
nous éloigne pas trop des « 747s over geometric
farms » de la douce Joni Mitchell dans lHejira auquel
Neil collabora en son temps.
Une journaleuse retrouve GrandèPa et Grand-Ma, Grand-Pa
sénerve, fait une attaque, qui lemportera.
Là-dessus tout se gâte. Sun pète un plomb. Elle
va au palais de justice et senchaîne à un aigle
de bronze symbole de la puissance US et de tout ce qui va pas quand
ça va pas. Cest là quelle hurle des trucs
dans un hurloir, mais jai pas tout compris.
Episode suivant. Elle se retrouve
dans un bar (lhistoire dit pas sil est crowded and
hazy mais ça se pourrait). Elle rencontre un des deux
matelots du Captain, qui tombe éperdument amoureux delle.
Mais, car il y a un mais, le Diable
sen mêle !!!! Il fout un philtre dans la flotte du matafe
qui ne buvait que de leau de glacier. (mon il !)
Manuvre qui a pour effet de lui filer à tout jamais
une soif inextinguible.
Quà cela ne tienne, il
embarque sa douce dans un camping-car, direction lAlaska.
Ils embarquent douze packs de flotte. Là dessus, il est pris
dhallucination, pendant que Sun sendort sur son épaule
et part dans un rêve dont la teneur principale est quil
faut sauver la terre, ce dont nous convenons tous.
Ils se marient pas, ils ont pas beaucoup denfant, Neil
a 58 ans, la retraite cest à 65 minimum, il faut encore
quil fasse des disques.
Voilà.
Comme ça, avec quelques heures de sommeil pour réfléchir,
ça me fait leffet que le Neil a repris plein, plein
de ses thèmes de prédilection : la Nature, la quête
de lamour, de la paix et de la liberté, la route vers
lOuest
Manque de bol, On the beach où il walk
along sometimes, encore plus loin que la Californie, ben cest
pas encore ça. On vient y faire chier même des pauvres
gens heureux. Alors on repart ! foin de route sixty 66, on va essayer
la highway One heading North en Alaska. Vers le Yukon. Searching
for a heart of Gold.
Côté zique, on tombe
comme jamais chez Neil dans le blues le plus profond. Le blues,
la zique du Diable
tiens tiens !
Sinon, à la lumière
de ces quelques cierges, relisez les set lists, vous verrez que
si Neil est allé pisser entre les deux parties (on pas aller
contre ça), yavait bien quun seul et même
concert.
Maintenant vous êtes pas forcés
dêtre daccord.
«A little love and affection
In every thing you do
»
Franck
Playe
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