Avez-vous d'autres projets
en commun avec - M - ?
La Billie est un projet lié à l·album « Qui de nous deux »,
il est du ressort de Matthieu d·envisager son avenir et notre
collaboration par la même occasion.
Combien d'exemplaires de ce modèle avez-vous fabriqué
?
« Elle voyait des Billies
Partout ! » Il existe deux guitares roses qui sont des
guitares classiques. Une guitare noire appelée "Black
Billie"est une folk et une blanche à douze cordes.
Dans mon atelier j'ai aussi d'autres versions...
Le plus marquant reste surtout toutes les copies qui ont été
réalisées par les fans de -M- .Pour moi, c'est
la meilleure chose pour que la Billie soit perpétuée·
Est-ce que vous souhaitez nous
présenter certains de vos autres modèles ?
Ma production est variée
puisqu'il se trouve que mes clients n·ont pas tous
les mêmes attentes !.J·ai un faible pour les
folks formats OOO et les jumbos type Lowden, Bouzoukis irlandais,
et Selmer, Mario Maccaferri (bouche D)· Il y a aussi
des électriques d·inspirations Les Paul, flying
V et Télécaster. Je conçois aussi des
Basses électriques et acoustiques. Je me fais plaisir
en réalisant une grande variété d·instruments
pourtant ma clientèle s·oriente tranquillement
vers les folks et les Selmers.
Quelles sont, selon
vous, les caractéristiques essentielles d'une bonne
guitare ?
Une bonne guitare est un instrument
qui répond aux attentes du musicien :une « lapalissade
» ! . Beaucoup de facteurs interviennent tels que les
qualités acoustiques, l'ergonomie, l'esthétique
et la finesse du travail. Les critères que le luthier
se fixe, ne sont pas toujours ceux du musicien. Si le musicien
pense « bleu » et le luthier « rouge »,
le choix sera « bleu ». A moi de le surprendre
par des nouveau modèles.
Quel a été votre
parcours pour devenir luthier et quelles sont les raisons de
ce choix ?
Mon parcours personnel est particulier,
car je suis autodidacte. Je suis venu à la lutherie
par la pratique de la guitare. J·ai beaucoup d·intérêts
pour le métier mêlant technique et artistique.
La lutherie offre pour cela beaucoup de phases dans l·élaboration
d·une pièce comme la sélection des essences
(scierie et autres), le débit, la marqueterie du bois
et nacre, les vernis et laques, un peu d·électronique
·.. Sans oublier de multiples modèles d·instruments.
Le tout fait de ce métier une activité très
complète.
Le métier de
luthier attire beaucoup de jeunes et de moins jeunes. D'ailleurs
beaucoup ne connaissent pas les difficultés de ce métier
: quels conseils pouvez-vous leur donner ?
La lutherie attire beaucoup de
jeunes ce qui me permet de penser que le niveau général
continu de s·améliorer. Il est important de
préciser que le chemin pour être luthier est
très long, parsemé de frustrations, de remises
en question. Les formations proposées ne doivent faire
oublier aux jeunes luthiers qu·il faut du temps et
de la pratique pour cerner les différents modèles
d·instruments, se constituer un stock de bois et bien
sûr un réseau de musiciens C'est un parcours
qui demande plusieurs années·.. Bon courage,
cela vaut le coût !
Quels sont vos luthiers de références,
s'il y en a ?
Je n'ai ni dieux, ni maîtres!
. Des luthiers de référence, j·en compte
beaucoup car le paysage français est très riche
: Philippe Dubreuil, Roger Jacobacci, Maurice Dupont, Leduc·..
Lowden, Klein, Linda Manzer·.
Jouez vous de la guitare ou d'un
autre instrument ?
Si je joue d'un instrument ?
Dans une vie prochaine je songerai à être meilleur
à la guitare.
Propos recueillis par Emmanuelle
Libert et questions proposées par Jacques Carbonneaux
et Emmanuelle Libert.
Coordonnées
de Cyril Guérin
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