C'est
la deuxième fois que nous assistons à un concert
de Titi Robin et encore une fois l'émerveillement
est au rendez vous.
Dans un cadre très intimiste (Théâtre des
bouffes du Nord), une salle comble et un public déjà
conquis, Titi Robin nous offre un concert de près de trois
heures composé de trois parties.
En famille...
"On est un peu comme à la maison sauf qu'il y a du
monde dans la cuisine" débute Titi Robin au micro,
pourtant peu disert d'habitude. En effet, ses deux filles le rejoignent,
l'une aux percussions : "La Coque", l'autre aux
chants et à la danse : Maria. On est sous le charme.
Puis c'est au bassiste Kalou Stalin et Dino à
la danse et aux percussions de venir renforcer cette formation
familiale.
Titi robin Trio...
Avec Zé Luis Nascimento aux percussions et Francis
Varis à l'accordéon, Titi Robin passe de la
guitare manouche au Oud et au bouzouki. Trio instrumental où
l'improvisation fleurte parfois avec l'humour avec notamment,
un duo entre guitare et accordéon qui nous fait penser
à la scène où guitare et banjo qui se répondaient
dans "Délivrance".
Jivula...
La belle Gulabi Sapera fait alors son apparition pour des
chants et danses qui nous subjuguent. Tout comme avec ses autres
musiciens, Titi Robin reste très attentif à la prestation
de Gulabi quand elle danse, essayant de suivre, d'accompagner,
de dialoguer et d'accentuer avec sa guitare les pas de danse et
les mouvements du corps de Gulabi. L'émotion est alors
palpable et le public le fait savoir. Alternant des morceaux lents
où l'on a envie de fermer les yeux et se laisser emporter
dans les paysages et les histoires que nous racontent les instruments
et la danse, avec des morceaux rythmés qui nous poussent
littéralement hors de nos sièges, on ne peut qu'admirer
le jeu assez atypique de Titi Robin à la guitare. La complicité
qui règne sur la scène entre l'ensemble des musiciens
et danseurs est enivrante
sans oublier Zé Luis Nascimieno percussionniste
radieux, qui joue souvent les yeux au ciel, un sourire immense
sur le visage.
On ressort après trois heures avec l'impression d'avoir
vu beaucoup plus qu'un concert : d'avoir été emporté
au loin, d'avoir voyagé de l'Espagne à l'Inde, d'avoir
partagé, et de faire désormais partie de la famille.
Et on se rend compte qu'on est chez soi dans la cuisine de Titi
!
Tout
comme sa musique, son jeu à la guitare est un mélange
de plusieurs couleurs musicales : jazz, folk, Flamenca, tzigane.
Un riff très Rock'n roll vient même, à un
moment, fleurter avec des accords flamenca ! Sa main droite est
un vrai métronome et sa technique n'est mise en valeur
que dans l'objectif de servir la mélodie.
Concernant ses guitares Titi Robin nous confie : "J'ai
une guitare Di Mauro depuis plus de vingt ans. C'est celle avec
laquelle j'ai enregistré tous mes disques et donné
tous mes concerts. Depuis cet été, Je joue aussi
d'une copie très
fidèle de cette vieille Di Mauro, qui a été
réalisé par le luthier Jean-Marie Fouilleul.C'est
cette dernière que j'ai utilisée aux Bouffes. Par
contre, le 'oud joué avec le trio a été conçu
par mon frère Patrick et celui que je joue en taqsîm
(avec Pepito ou en duo avec la danse de Gulabi) est fabriqué
par le luthier marocain Khalid Belhaiba. "
Pour finir, ne ratez pas son prochain
passage sur scène et si c'est avec les musiciens et danseurs
qui ont participé à ce spectacle, vous ressortirez
sûrement de la salle heureux.
Jacques
Carbonneaux et Marianne
- Lire l'entretien avec le luthier
Jean-Marie Fouilleul sur le projet de la guitare de Titi Robin
-
Site web de Titi Robin : www.thierrytitirobin.com