Michel
Haumont est particulièrement en forme pour cette 9 ème
édition de Paris Guitare Rendez-vous et lorsqu'il prend le
micro pour présenter la soirée et chaque invité,
il n'hésite pas à faire preuve d'un humour qui nous
met déjà dans le bain d'une soirée qui s'annonce
des plus agréables.
Agréable mais particulèrement tendue pour ma part
car ce soir n'est pas un soir des plus reposants pour laguitare.com
suite à l'article "quelque peu assasin" de Max
sur la prestation des Superpickers à Issoudun et de
la vive réaction qu'il a suscitée auprès de
certains internautes... Un
droit de réponse est d'ailleurs donné à cet
article... Vous imaginez donc la position
délicate dans laquelle je me trouve face à ses quatre
musiciens que je connais depuis des années et que j'apprécie.
Tout d'abord,
je tiens à les remercier pour leur fairplay et leur accueil
où l'humour a effacé, entre nous, ce bémol.
De plus, il est pour moi délicat d'écrire le compte-rendu
de ce concert car il n'est pas question ici d'être consensuel
afin de faire bonne figure. S'ajoute une autre difficulté
: je ne suis ni fan ni des plus compétents pour apprécier
la guitare purement instrumentale. Mes yeux, mes oreilles et mon
esprit sont alors ouvert à 200% !!
Un challenge donc mais que je relève sans trop d'inquiétude
car un autre m'attend un peu plus tard avec Valérie Duchâteau...
Avant de nous
faire rire, Michel Haumont, en maître de cérémonie
nous interprète un délicat morceau dont la mélodie
est particulièrement douce. Un par un, les superpickers montent
sur scène en interprétant une de leurs compositions
en solo. C'est à Eric Gombart d'ouvrir la danse et
il n'a pas fait le choix de la facilité car c'est avec son
nouveau modèle signé du luthier américain Kirk
Sand qu'il vient tout juste d'avoir et qu'il n'hésite
pas à prendre ce soir sur scène. Nous savons tous
qu'il faut un certain temps pour que les mains se fassent à
une nouvelle guitare surtout qu'Eric me confie ne pas avoir encore
trouvé le tirant le mieux adapté à son jeu.
Malgré cela, Eric nous interprète "Swing 2006"
avec une grande dextérité. Le jeu d'Eric est particulièrement
fin et délicat, voir sa main gauche sur le manche me sidère.
Ses doigts filent sur le manche avec une fluidité telle que
l'effort semble ici complètement inexistant. Cette main gauche
si fluide qui donne l'impression d'éfleurer les cordes me
rappelle une autre main, celle de John Renbourn que j'avais
tant apprécié lors d'un précédent
Paris Guitare rendez-vous. Le rapprochement est flagrant !
|
|
Eric
Gombart
|
Antoine Tatich
|
C'est au tour
d'Antoine Tatich de monter sur scène avec lui aussi
un modèle demi-caisse à corde nylon pan coupé
pour une Bossa de sa composition en hommage au maître du genre
: Toquinho. Le jeu d'Antoine est plus brut, moins fluide
que celui d'Eric mais plus expressif.
Bruno Mursic monte sur scène avec une magnifique guitare
nylon pan coupé de notre ami luthier Benoît de Bretagne
pour nous interpréter "Miel de Lune" une composition
superbe dans la mélodie, que Michel Haumont parsemera de
chorus improvisés. Le jeu de Bruno est très délicat
et d'une grande finesse.
Arrive enfin, l'inénarable Patrice Jania, lui aussi
avec un tout nouveau modèle 000 de Franck Cheval.
Comme à son habitude, c'est avec beaucoup d'humour qu'il
s'adresse au public avant de jouer un morceau dédié
à notre ami Thierry Lamouche : "Post Die".
On pouvait d'ailleurs trouver sur les tables du bar de l'Archipel
la partition de ce morceau. Excellente initiative que ce cadeau
au public ! Patrice est le seul des Superpickers ce soir à
jouer sur cordes acier.
|
|
Bruno
Mursic
|
Patrice Jania
|
Le quartet enfin
réuni, c'est un rag time endiablé que les quatre guitaristes
nous interprétent avec beaucoup de précision. C'est
un exercice particulièrement périlleux que de jouer
quatre instruments de la même nature sans partir parfois dans
une confusion totale. Là ce n'est pas le cas, chaque guitare
à une place précise rythmique, basse, mélodie,
chorus et c'est au tour de chacun de prendre cette place. La fin
d'un morceau interprété par un quartet est toujours
impressionnant surtout lorsqu'il se termine crescendo.
C'est en duo que la soirée continue, tout d'abord avec Eric
et Antoine pour deux valses superbement interprétées.
Les styles bien différents de ses deux guitaristes se fondent
parfaitement. J'aime particulièrement la façon de
jouer d'Antoine car même si il se plante parfois, l'émotion
est très présente et son jeu me touche vraiment. C'est
au tour de Bruno et Patrice de nous interpréter le "Scénariste"
de Marcel Dadi.
Pour clore cette première partie, Michel rejoint alors le
quartet pour un sublime morceau "Ensemble" tiré
de l'album réalisé
par Michel et Jean-Félix Lalanne qui est la captation audio
et vidéo de trois jours de concerts à L'Archipel.
La mélodie de cette compo est superbe et les cinq guitares
sont déconcertantes de précision.
|