En
guise d'introduction à cette chronique il faut que vous sachiez
que c'est avec un plaisir immense que je la réalise.
Fidèle à moi même,
je chronique une fois de plus un disque dont j'aime la musique,
mais là en plus j'ai pu dans le cadre du festival de Castelmaurou
organisé par notre site laguitare.com rencontrer les musiciens,
dire qu'il y a adéquation entre Stéphan et sa musique
est un doux euphémisme.
Vous trouverez l'itw de Stéphan
Forté et du nouveau chanteur Gustavo Monsanto dans le dossier
spécial Adagio préparé et mise en uvre
par Laurence.
J'ai pour ma part découvert
Stéphan Forté au travers des exercices pédagogiques
qu'il a réalisé pour la revue Guitarist, c'est presque
devenu un lieu commun pour un guitariste catégorisé
" Rapidosurlemancho " de faire ce genre d'exercice seulement
voilà, dans son cas, pour la première fois les influences
référencées sont décrites au morceau
du disque cité près et, de plus, les influences vont
de Bach (bien sûr diront ceux à qui cela paraît
évident), Bartok (toujours si évident ?) jusqu'au
Death et de préférence mélodique.
Lorsque j'ai lu dans la presse que
ce gugusse avait commis un forfait avec son groupe Adagio, je suis
allé m'acheter la chose avec curiosité. Au passage
j'ai lu que c'était du métal progressif, ouais, cela
ne cadrait pas trop mais bon
Il m'a fallu quelque temps pour vraiment
comprendre et assimiler ce que j'ai entendu et depuis, écouté
et ré-écouté encore.
Allez, entrons dans le vif du sujet.
Le premier morceau se nomme Next Profundis
bruitages au clavier puis remontée de manche, piano jouant
une ligne mélodique plus axée sur la musicalité
que la dextérité en guise d'introduction, la batterie
tenue lors de l'enregistrement par Dirk Bruinenberg et le chant
réalisé lors de l'enregistrement par David Readman
accélèrent le tempo. Tempo voilà un maître
mot dans le cas de ce groupe, il ne cesse de varier entre les interventions
du claviériste Kevin Codferi et la guitare de Stéphan.
Ce morceau est une excellente introduction
au reste de l'album, rien n'est jamais figé, le tempo évolue
vers des sommets pour se radoucir, le plus souvent lors de passages
joués par Kevin, dont le travail tout au long du disque est
extraordinaire.
Il émane de ce disque une évidence,
il a été pensé, conçu et joué
par une base solide, en l'occurrence Stéphan pour la musque,
les orchestrations et les paroles, Kévin pour la mise en
valeur des claviers au sens large du terme car ce qu'il joue au
piano est à tomber et
un troisième larron pour
lequel il faut tendre l'oreille mais qui ne peut en rien être
dissocié Frank Kermanny le bassiste.
Bien sûr David chanteur au demeurant de Pink Cream 69 est
bon, très bon même, mais à l'écoute il
est évident qu'il a été plus participatif qu'acteur
dans cet opus, quand au batteur, il est bien et a une belle chemise
noire sur la photo.
Mais je parlais d'album écrit
et composé, arrive donc Introïtus / Solvet Saeclum in
Favilla avec ses churs, plus exactement avec les churs
de l'orchestre de Lyon là, cela devient emphatique, écoutez
cela dans un bon casque ou des enceintes correctes, cela dure environ
une minute puis Stéphan arrive avec une ligne mélodique,
Kévin assure tout en discrétion, les churs reprennent
et
une rythmique métal pur jus amène le chant
de David.
Dire que les churs qui sont magistraux portent ce morceau
ne serait que partiellement vrai, il y a une fusion entre l'aspect
classique réellement emphatique et le côté métal
basse / batterie / chant, un des premiers passage de guitare acoustique
se fait entendre sous forme d'arpèges accompagnant la ligne
mélodique de Stéphan et celle de Kévin décidément
indissociables.
Il y a beaucoup à dire d'un
morceau qui intègre autant de variations, il est vrai qu'il
dure 8'14 et, ce n'est pourtant pas la " master piece ".
Non, en fait la " master piece
" est pour moi l'immense Chosen tout y est et là encore
le tem
rythme allez je change de mot car il devient prédominant,
cela commence fort, double grosse caisse, le chant qui arrive, le
duo claviers / guitare et
les paroles. Ceux qui ont déjà
lu mes chroniques savent que je considère les paroles comme
quelque chose d'important, jetez une oreille sur celles-ci et un
il aussi.
Chosen est un morceau bestial, jusque là Stéphan ne
se lâche pas trop sur la virtuosité en mettant tout
son talent du côté de l'accompagnement mais, si vous
vous voulez vous faire mal, écoutez le passage en sweeping
c'est monstrueux de maîtrise et de sensibilité, le
grand Jason Becker est une des influences revendiquées par
Stéphan, il a du bosser pour en arriver là, ça
fait mal croyez moi.
From my Sleep
to Someone Else
arrive avec une introduction au piano
atypique, je ne trouve
pas d'autre mot suivi de la guitare et, d'un seul coup, double grosse
caisse et hurlements Death interrompus par une mélodie, changement
de chant, claviers aériens, piano, basse.
Difficile de ne pas relier ce morceau au précédent,
l'ambiance amenée par les churs de Lyon sont magnifiques.
Sur scène ces deux morceaux sont joués sans temps
mort, là encore le sweeping fait mal mais, après tout
pas autant que de réaliser à quel ce n'est qu'une
part infime de la technique et la musicalité que déploie
Stéphan tout au long du disque.
Underworld titre éponyme arrive,
putain quelle orchestration, harpe, churs, percussions, cordes,
tout y est l'ombre de Bartok aussi c'est mélodique, noir,
beau, tellement beau, que l'ambiance en devient angoissante. L'intro
de ce morceau dure 4', le duo Kevin / Stéphan amène
le changement.
Les churs se font entendre tout
au long de ce morceau prolongeant une ambiance particulière,
c'est également dans ce titre que le bassiste fait entendre
toute sa musicalité et le bougre est monstrueux.
Les passages rapides et lents au chant accompagnés par Kevin
font de ce titre un morceau presque à part même si
il ne dépare en rien du disque, c'est également le
titre le lus long de l'album avec ses 13'25, c'est sûr, ces
mecs ne cherchent pas à passer à la radio, quel morceau.
Promises fait suite et là, tout
en douceur arrive, le morceau lent, arpèges acoustiques,
voix claire, mélancolique, les paroles qui vont avec du type,
le gus qui a perdu sa copine et qui est seul dans un monde hostile
Vous l'aurez compris les paroles sont sympa mais elles ne représentent
pas l'essentiel du morceau, une fois de plus les musiciens font
la différence et
de quelle façon.
The Mirror Stage prend le relais, intro
mélodique churs /guitare et arrive Kevin le morceau
est un mid-tempo avec des passages de batterie en double grosse
caisse, le chant emballe de par sa justesse et son équilibre
d'autant que le registre est étendu.
Niflheim conclu ce disque, ce morceau
est purement instrumental, le sentiment que j'ai eu en l'écoutant
la première fois n'a pas varié depuis, c'est un "
au revoir et
merci ".
Il fallait bien que ce disque se finisse alors tout ce qui l'a composé
est là jusqu'au bout et plus particulièrement les
churs de Lyon.
Que dire en guise de conclusion, qu'à
force de l'écouter j'ai eu le sentiment que par manque de
moyens certaines idées n'ont pas été menées
à leur terme ? Stéphan a répondu à cette
question dans l'itw qu'il m'a accordé. Dire qu'il ne s'agit
pas d'un disque facile est là encore, évident, j'ai
eu le sentiment d'avoir un truc à part, je voulais voir ce
que cela donnait sur scène et
je n'ai pas été
déçu, vous trouverez la chronique du concert dans
le dossier de Laurence.
Je finirais en disant qu'en fait je
ne suis toujours pas remis de cet album et, qu'à vrai dire
je ne suis pas certain de vouloir que la rémission arrive.
Ricardo
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