A tout seigneur tout honneur, On
the Beach. L'un des disques majeurs de notre musique. Les quelques
années depuis le Buffalo, en passant par Woodstock, le succès
énorme de CSN&Y et de ses premiers solos (" Neil
Young ", Everybody knows, After the Gold Rush, Harvest, quand
même) ont laissé le garçon sur les genoux. Il
sort de la tournée Time Fades Away et de Tonight the Night,
mort de Danny Whitten en préambule. (" TtN " sorti
après On the Beach, est enregistré avant).
Alors on fait quoi ? on détaille ? Non. On the Beach est
un monument intégral " dont n'importe quel titre est
meilleur que n'importe quel titre de n'importe qui sorti en 2003
". Facile, mais comment dire le contraire ?
En point d'orgue, le sublime, énigmatique " Ambulance
blues ", qui vous prend et vous tient 8'56 . 12 minutes dans
les grandes et rares versions bootleg. Les exégèses
existent, nombreuses, forcément imparfaites, puisque Neil
était dans l'un de ses exercices d'écriture automatique,
de ses moments géniaux et fascinants, initiés
lors du Last Trip to Tulsa, et qui nous conduisent à son
Last Trip to Greendale.
Ce disque sombre, profondément sincère semble annoncer
le pire. Sur la pochette, l'homme, un après-midi d'automne,
a laissé tomber son journal qui relate les sombres magouilles
de Richard Nixon, et nous tourne le dos. Il fait face au Pacifique,
on the Beach. Où aller, quand on est canadien, qu'on a traversé
les Etats Unis jusqu'en Californie (trouvant des inspirations sublimes
dans ces voyages), et que même là ça va pas
? (clin d'il ironique, la petite Sun Green, 30 ans plus tard,
a trouvé la soluce, cap au nord, save Alaska !).
En attendant, Neil va faire autre chose, il va sortir Zuma, rien
que çà, et des chutes de studio
.
Franck
Playe
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