Me faire fabriquer une guitare... jamais cette idée ne m’était passée par la tête ! Pourtant en deux temps, trois mouvements Maxime a su me convaincre avec sa réunion de deux moitiés évidées et jointes telles une coquille de noix, un Bigsby, un P-90 et un mini-humbucker. Comme le point de rencontre entre une Riviera, une ES-330 et une Gretsch de Bo Diddley... Il y aurait son corps que Maxime voulait proche d’une planche de surf vintage, volée à quelque vieux prince hawaïen et la tête que je voyais plus anguleuse, presque Art-Déco, pour le contraste et l’équilibre.
Un joli jour de printemps je suis allé à Besançon avec ma vieille Danelectro Convertible pour qu’il sente sous sa main ce que j’appelle un manche confortable. Il m’a montré deux bouts de bois ajustés, un clair et un foncé. Il m’a donné une chute de découpe d’érable ondé et je suis rentré à Paris comme un amoureux qui déjà espère.
Et les mails riches en pièces jointes ont repris leur ballet, jusqu’à l’arrivée de ma beauté blonde, il y a quelques semaines. Parfaitement équilibrée, tant pour le poids que pour le son : adaptée à mon mètre quatre-vingt-cinq. J’entends de la demi-caisse de Kalamazoo, mais aussi de la clarté byrdsienne... définitivement vintage mais avec le confort du moderne et du sur-mesure !
Et puis qui d’autre peut se vanter d’avoir des repères de touche confectionnés dans des coquillages ramassés par les enfants d’un luthier ?... Jusqu’au manche qui vient d’un érable familial... c’est vraiment plus qu’une guitare.
Silvain Vanot |