La facture instrumentale artisanale guitare à l’export (vidéo en fin d'article)
Le savoir-faire de l’artisanat en France et plus particulièrement de la Facture Instrumentale est reconnu dans l’hexagone mais qu’en est-il de sa notoriété et de sa place sur le marché mondial ?
Peut-on, à ce jour, affirmer que ce savoir-faire a la même reconnaissance que celui du vin, par exemple, ou tout autre secteur d’activité où la France a historiquement conquis une place de premier ordre ?
Nous nous intéresserons ici à la lutherie artisanale en guitare. Qu’elle soit, classique, folk ou électrique, la facture instrumentale s’impose difficilement en France mais elle y arrive malgré la forte concurrence des géants de la fabrication d’instruments. Le gage de qualité de l’artisanat fait la différence dans l’esprit des français lorsqu’il s’agit d’acquérir un objet de valeur.
Conquérir des marchés internationaux pour un artisan est de l’ordre de la mission impossible s’il n’est pas aidé par des institutions dédiées. En France, c’est le rôle d’UBIFRANCE, l’Agence Française pour le Développement International des Entreprises.
La facture instrumentale artisanale guitare.
Concernant la guitare, toutes les guitares (électriques, classiques et folk), les salons internationaux de référence se déroulent exclusivement dans LE pays de la guitare : les Etats-Unis avec des rendez-vous prestigieux comme le festival de guitare d’Healdsburg ou encore le salon de Newport (qui n’existe plus aujourd’hui). Pour la guitare classique, c’est un peu différent puisqu’on peut retrouver des manifestations en Asie, en Amérique et en Europe.
La guitare a longtemps souffert de ce racisme envers le type de musique pour laquelle elle était pratiquée. Mais les temps changent et l’avènement de la musique moderne à travers le blues, le jazz, puis le rock a modifié la donne dans la facture instrumentale.
Néanmoins, l’exportation de la lutherie guitare est restée jusqu’en 2008 concentrée sur des actions isolées et personnelles ou alors regroupées avec la facture instrumentale du quatuor pour la guitare classique.
Le grand tournant
C’est à l’initiative de nos amis et cousins Québécois qu’est venue l’opportunité pour les luthiers français de s’exporter en groupe.
En 2007, naissance du premier salon de guitare de facture artisanale à Montréal, fondé et organisé par l’un des responsables du festival de jazz de Montréal, Jacques-André Dupont. Pour cette première édition, un seul luthier français était présent (Pierrick Brua) mais le succès de ce salon et une rencontre allait changer la donne pour l’année suivante. Il faut déjà noter que ce salon a plusieurs atouts. Il est déjà très ciblé sur la guitare de luthier artisan haut de gamme et il bénéficie d’une énorme population de visiteurs puisqu’il se déroule en même temps et sur le même lieu que le Festival de Jazz de Montréal (le plus important au monde avec deux millions cinq cent mille visiteurs).
Invité en tant que journaliste et représentant de laguitare.com pour l’édition du salon en 2007, j’ai été stupéfait par la qualité d’accueil, d’organisation et d’amabilité de toute l’équipe du salon de Montréal. Une relation amicale et professionnelle est née entre Jacques-André et moi-même, entre le salon de guitare de Montréal et laguitare.com.
En novembre 2008, Jacques-André Dupont est de passage en France pour suivre le festival de guitare à Issoudun. Il demande à une amie française de trouver un interlocuteur capable de développer son idée avec laguitare.com. Son objectif : trouver une solution d’aide pour faire venir plus de luthiers français à l’édition 2008 du salon de Montréal qui avait l’objectif de devenir cette année le premier salon de guitare de luthiers au monde. François-Xavier Brunet, un de leurs amis communs et un des responsables à UBIFRANCE de la Mission Artisanat, est immédiatement mis dans la course, et une première rencontre est organisée.
Laguitare.com est en contact avec les luthiers artisans depuis 1999. Ce site internet s’est toujours voulu être autre chose qu’un site web mais un acteur à part entière du monde de la guitare. C’était donc l’occasion pour cette association de devenir le premier chargé de mission pour exporter les luthiers français.
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