À l'écoute.
Il
est plus facile qu'il n'y paraît de se faire à l'absence
de frettes. Après quelques minutes, on trouve la position
juste pour une note...juste. Les repères sur le coté
du manche aident le positionnement du doigt légèrement
derrière l'emplacement normal de la frette.
C'est le bord du doigt qui remplace la frette, la corde vibrant
à partir de là.
Sans être branchée, la belle vibre déjà
de partout, mais le son n'est pas exploitable. Ce n'est pas sa
destination.
Lorsqu'elle est branchée, le son est superbe, chaud et
"acoustique". Les yeux fermés, on entend un instrument
qui posséderait une caisse de résonance profonde.
On observe la même chose sur la Talman chez Ibanez, le capteur
à ruban faisant merveille ici aussi.
Cela peut dérouter certains guitaristes, le son entendu
ne correspondant pas aux habitudes de forme d'instrument tenu
entre les mains. La forme est électrique et le son acoustique,
qu'on se le dise !
L'équalisation est efficace et offre une palette large
en sonorité.
L'effet "sitarisant" dû à la proximité
des cordes et de la touche est superbe. De la musique orientale
au jazz, les possibilités sont vastes. On retrouve le son
des basses fretless sur une guitare.
Bien sûr, il faut adapter son jeu, les barrés, par
exemple, étant à proscrire. Ici c'est le musicien
qui s'adapte à l'instrument et non le contraire. Cela apporte
un nouveau regard à la création.
Photo tirée du site http://www.godinguitars.com/
En conclusion.
La Glissentar est une belle réussite,
la touche fretless devenant une piste de décollage vers
des paysages sonores encore inconnus. De nouvelles contrées
à défricher...
Même si la Glissentar a une destination musicale bien définie,
cette destination est plus large qu'il n'y paraît au prime
abord. Cet instrument aura sûrement ses opposants et ses
adeptes, dont je suis maintenant. Après l'essai j'étais
suffisement convaincu pour garder la belle et me mettre mon banquier
à dos; même si je regrette que l'instrument ne soit
pas livré en caisse, pour ses 1509 Euros (9900 Frs prix
généralement annoncé) !
Mais quand on peut glisser au chaud sans risquer casse et plâtre,
on n'hésite plus !
Pascal
Gibon
Cie du Mascaret : http://site.voila.fr/mascaret
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