Roland
Dyens était à Issoudun le 2 Novembre 2002 pour
une master class. Cet artiste aux multiples facettes, compositeur,
pédagogue, concertiste, a offert au public un moment musical
composé d'interprétations de ses uvres, entrecoupées
d'échanges avec les auditeurs, le tout dans une ambiance
conviviale typique des rencontres d'Issoudun et de leur public d'aficionados
de la guitare.
Nous vous proposons quelques impressions et des citations de Roland
Dyens durant la master class, complétées par des propos
recueillis juste après.
Master class
R.D. commence par une improvisation, exercice plutôt rare
dans le milieu dit classique.
Ce choix semble-t-il habituel répond pour lui à plusieurs
préoccupations : flexibilité de la démarche,
prise de température au niveau de l'acoustique et de l'atmosphère,
et enfin superstition.
On poursuit avec les uvres originales : Flying Wigs, Sols
d'Ièze.
Dans ces pièces et celles qui vont suivre, les possibilités
de la guitare classique sont exploitées sans limitation particulière
: harmoniques plus ou moins diaboliques, percussions variées,
utilisation de larges palettes de timbres, changement de l'accordage
au cours du morceau, le tout sans impression de difficulté.
C'est en jouant que R.D découvre la guitare, une Alain Raifort
exposée sur le salon de lutherie d'Issoudun. L'occasion pour
lui d'affirmer son intérêt pour la lutherie française.
Les interprétations qui suivront, avec " Songe Capricorne
", puis des adaptations de Chopin, et de standards de jazz,
révèlent des influences éclectiques, du classique
à la guitare manouche ou brésilienne.
Questionné sur sa façon de travailler, Dyens précise
que la composition nécessite une technique, un apprentissage,
l'intuition seule ne pouvant suffire.
S'il utilise la guitare durant son travail de composition pour instrument
seul, il s'en éloigne dès que l'uvre prend des
dimensions plus importantes, s'affranchissant de l'instrument pour
mieux y revenir après avoir élaboré une matière
musicale qui n'a pas été conçue avec les réflexes
du guitariste.
Face à un public de guitaristes de tous horizons, R .D .
a décrit un processus de création mentale qui ne s'embarrasse
pas des outils perfectionnés qu'offre l'informatique musicale,
même s'il semble intéressé par les aspects pratiques
qu'elle peut offrir.
Le concert se terminera par un " Takemitsu au Brésil
", signe de respect pour ce compositeur japonais qui a également
contribué à enrichir le répertoire de la guitare
Le public , conquis, a manifesté son enthousiasme tout au
long de la master class.
- Interview de Roland Dyens
|