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Le petit Kingsbury Manx, copain de
classe, catégorie psyché, de Olivia Tremor Control,
aurait vu la grâce toucher sa musique (au détriment
de la gloire à mon avis). Ce disque fait partie de ces
rares plaisirs de la vie qui se prolonge longtemps après
le dernier morceau. On y revient sans lassitude. On redécouvre
sans cesse, et surtout on se laisse complètement porter.
Si vous voulez un exemple concret, c'est comme la mimolette extra-vieille.
La vraie. Vous dites ce mot la, surtout en France, tout le monde
vous toise. "Hé ! C'est pas du fromage ça !".
D'accord pour la mimolette folle sous Cellophane en grande surface.
On trouverait du prion dedans un jour que je n'en serais qu'à
moitié étonné. Mais l'extra-vielle, 20 ans
d'âge. Celle qui s'effrite de partout, a la peau dure comme
une plaque d'égout. Rien que d'en demander au rayon fromage
est un pur moment de joie. Il faut voir la tête de la pauvre
fille qui doit découper le morceau ! Enfin, maintenant,
il ne découpe plus cela au couteau mais avec une machine
spéciale, à mon avis, qui ne sert qu'à ce
fromage (bonjour, l'investissement, mais c'était ça,
ou il n'en vendait plus un seul morceau, ou alors la boule complète).
C'est une sorte de guillotine, ou on coince la boule de mimolette,
ensuite il ne reste qu'à tourner un volant, la lame descend
et vous tranche un morceau sans effort. Allez Y ! Goutez. Ca passe
dans le palais, d'un air inoffensif, sans goût définitif
et au moment de dire platement 'Ouais ! c'est pas mauvais mais
ça ne vaut pas
' Paf ! Ca vous attaque furieusement
les papilles, et ca vous donne une envie d'en reprendre, à
se damner. Allez-y ! faites l'essai. On en reparlera.
Et bien les Kingsbury, c'est pareil. C'est la mimolette de l'année.
Ca démarre avec une note d'orgue (je n'ose dire un accord)
sur lequel viennent doucement se greffer quelques notes de guitares,
puis une mélodie sortie d'on ne sait où, ça
se termine sur la même note d'orgue et avant même
de se rendre compte que c'est fini on se dit : "Mince ! C'était
quoi, ce truc ?". Au morceau suivant, on attend la voix de
Lou Reed période 'Pale Blue Eyes'. Et puis non ? C'est
la voix de Roger Waters ? Tout se mélange. Le 3 ème
morceau pareil, mélodie superbe avec des voix et des guitares
nonchalantes. Une batterie réduite a une cymbale et un
orgue toujours à une touche. Cross your eyes' continue
le charme, en mêlant la wah wah au son de sitar. La voix
s'écroule littéralement et le batteur retrouve un
Tom.
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