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Et puis, d'un coup d'un seul, on entre dans 7 minutes instrumentales de pur décollage. 'Blue Eurasian'. Depuis Amon Duul on n'avait pas vu ça. L'intro, nous amène doucement un enchevêtrement de guitare acoustique, électrique, slide ou le synthé vient doucement tisser une toile. Quand la slide nous plaque ses descentes d'accords, la, on reste cloué, un peu angoissé. Fallait oser. On ne voit même pas passer les 7 minutes.
Après ce déluge, on s'inquiète de la suite. Et c'est à ce moment que tout le monde descend. 1'43 A capella. Du Brian Wilson, comme avant son ESB. On ne sait d'autant moins ou l'on en est, que le morceau suivant renvoie Elliott Smith a ses chères études de songwriter. Slide et guitare sèche, ni basse, ni batterie, changement de chanteur. Avec Fields, on revient au Floyd (calme), guitares en avant, mais structure et mélodie sorties droit de chez Barrett. Allez bien jusqu'au bout de ce morceau, parce que c'est comme la mimolette, alors qu'on n'attend plus rien, que le Floyd par exemple se serait lancé dans un interminable solo de clavier soporifique, à 1'25 de la fin un superbe picking de guitares bucoliques vient vous achever sur place. Du coup, ont-ils du se dire, on va continuer un peu folk avec 'New old friend blues' et 'Whether or not it matter'. Mais les Kingsbury Manx, comme ils font du Floyd plutôt avec les guitares qu'avec les claviers, ils font du folk plutôt avec l'orgue, qu'avec les guitares ! Alors on ne sait plus trop ce que c'est. Et on s'en fout ('Whether or not it matter') , car c'est joliment mélancolique.
'Fanfare' nous fait définitivement perdre les pédales. Sorte de valse psychédélique, au refrain envoûtant, qui va crescendo. Deux, trois accords mais des idées d'arrangements à la pelle. Un tourbillon.
On termine sur une douceur, une chanson pour endormir les enfants, une berceuse pour adulte. Avec juste deux jolies guitares électriques. Arpèges pour l'une et petites notes discrètes pour l'autre. Et la voix, bien sur, toujours traînante, qui susurre ses mots.
Et on part s'endormir heureux.

Sinon, j'espère que maintenant vous aimerez la mimolette.

JPH