Laguitare.com : Historiquement quelle est l'origine du "Son
des guitares" ? Qui en est l'instigateur ?
Dominique Bérard : L'évènement a été impulsé il y a 4 ans
dans le cadre du projet culturel de la ville de Torcy.
Cet événement
est-il auto-financé ? Se fait-il avec des partenaires du
milieu de la guitare (magazine, artistes etc.) ? avec d'autres organismes
"musicaux" ? je pense, par exemple, aux MJC de Marne la
Vallée.
Un tel projet nécessite une collaboration entre les différents
acteurs culturels de la ville et du Val Maubuée. Tant dans le choix
de la programmation que dans la participation, les professeurs et
les élèves de l'Ecole agréée de Musique et de Danse Michel Slobo
de Torcy et l'Ecole Nationale de Musique du Val Maubuée font partie
intégrante du projet. Du point de vue financier, cette manifestation
est essentiellement portée par la ville de Torcy. Le magasin 3#
à la clé nous a apporté un petit coup de pouce et le Conseil Général
de Seine et Marne apporte également sa contribution en soutenant
l'ensemble des manifestations culturelles de la ville de Torcy.
Par ailleurs, nous avons obtenu un partenariat avec Guitarist Magazine
qui annonce le festival dans ses pages et sur son site web.
Quelles sont les difficultés majeures de ce genre de pari
?
Bof…Je pense plutôt aux côtés positifs : proposer au public
le meilleur de la guitare dans un équipement de qualité, c'est motivant.
Personnellement, je suis plus attaché au côté "musique" qu'au côté
technique. Les VRAIS grands guitaristes sont ceux qui se servent
de leur technique POUR la musique et non comme une fin en soi. Un
musicien peu connu du grand public peut artistiquement être plus
enrichissant qu'un artiste reconnu et médiatisé. C'est notre pari
: Rendre accessible les sons et techniques musicales à partir d'un
instrument qui a traversé les siècles et les cultures : la guitare.
Avez-vous des difficultés
à faire reconnaître le "son des guitares"
hors de Marne la Vallée? Est-ce encore un événement
plutôt local au niveau du public ?
En tant que collectivité locale, la prise en compte de la population
de Torcy et du Val Maubuée est primordiale. Mais le public parisien,
de banlieues et de province est de plus en plus nombreux à se déplacer
jusqu'à Torcy.
Comment faites vous
connaître cet événement hors Marne la Vallée
?
Les supports de communication sont multiples. Affiches, plaquettes,
presse locale et nationale…les moyens pour toucher le public passent
du plus traditionnel (collages, dépôts d'affiches dans des lieux
ciblés, tractages à la sortie des concerts…etc) au plus technologique
(avec Internet, je me débrouille entre les sites officiels des groupes
- allez vite voir wishboneash.com,
il est Xtra- et les sites perso de fan -sites sur Jeff Buckley of
course pour Gary Lucas etc…) en passant par le bon vieux système
D : le bouche à oreilles avec les spécialistes de la guitare.
Comment la programmation
des artistes se fait-elle artistiquement parlant ? Sur quels critères
? Quelles sont les limites imposées, s'il y en a ?
II s'agit d'un collectif réuni autour de la Direction de l'Action
Culturelle de Torcy : des musiciens, professeurs de l'Ecole de musique
Michel Slobo (Alexis Bosch, Philippe Séguier, Patrick Mary) et moi-même.
Nous discutons de l'actualité musicale, des découvertes, des albums
sortis récemment etc… Les propositions sont souvent abondantes et
il est difficile de trancher entre deux artistes de qualité. C'est
toujours frustrant de ne pas programmer un coup de cœur faute de
place… Les critères : artistiques avant tout. Le coût des spectacles
rentre évidemment en compte mais ce n'est jamais rédhibitoire. Notre
budget a ses limites et nous faisons en sorte -dans la mesure du
possible- d'associer les artistes et les productions à notre projet
et déterminer ensemble un accord acceptable pour les deux parties.
Les limites ? Je pense que tu parles de l'artistique non ? Pour
cette édition, j'essaye de montrer qu'il n'y en a pas !!! Avec un
mec comme Gary Lucas à l'affiche, je refuse d'entendre parler de
limites !!!
Comment envisagez-vous
l'avenir du "son des guitares" ?
Si le public est présent, pourquoi ne pas envisager une édition
5, 6, 7, 8, 9…Mais, en attendant, concentrons-nous sur cette 4ème
édition !
JPH
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