Deuxième
grand moment du festival, la venue du groupe de rock angloaméricano-suédois
Placebo. Pour la première fois, Brian Molko
au chant et guitare, Stefan Olsdal à la guitare, Steve
Hewitt à la batterie, William Lloyd aux claviers
et à la basse, et Alex Lee aux claviers ont fait résonner
leurs tubes dans l'antique théâtre. Dans l'équipe,
je ne suis pas vraiment la spécialiste attitrée de
Placebo et je n'ai d'ailleurs pas eu le courage de m'infiltrer parmi
les fans purs et durs comme a pu le faire Christine
!
Le concert a commencé relativement froidement malgré
la chaleur de cette journée caniculaire. Venu en grand nombre,
le public semblait pourtant peu réceptif. Certes il a mis
peu de temps à se lever et à applaudir, mais il a
fallu du temps et de la persévérance aux membres du
groupe pour parvenir à déchaîner la foule !
Il faut dire que dès le début, leur prestation est
perturbée pendant le titre Infra-red par une guitare
mal branchée semble-t-il, mais "c'est le live mesdames
et messieurs !", et les enchaînements entre les titres
paraissent un peu longs. Le groupe enchaîne des titres de
son dernier opus, Meds : Meds, Because I
want you, Drag. Puis c'est au tour de Space monkey,
ballade planante, mais là encore un incident technique vient
énerver Brian, son mini haut-parleur, chargé de rendre
des effets assez futuristes, ne fonctionne pas et finit ejecté
au fond de la scène par un magnifique coup de pied du chanteur.
Celui-ci se reprend et continue d'interpréter ses titres,
articulant le set principalement autour du dernier album.
Pendant Black eyed, de Black market music (2000),
Brian entraîne le public à applaudir et à se
déchaîner, et devant le peu d'enthousiasme de certains
spectateurs il crie même "hey les fainéants
au milieu !...Allez papa, vas-y !". Le public commence
alors à bouger lorsque Brian s'avance
pour jouer, un pied sur un ampli.
Au
bout d'une demi-heure, Brian chante seul Post Blue sur le
devant de la scène et se jette dans la foule à la
grande surprise d'un agent de la sécurité qui se précipite
sur lui. Mais le chanteur a son idée et poursuit son chemin
jusqu'en haut des gradins où il s'arrête pour continuer
son morceau. Toujours suivi de près par le vigile, il achève
son aller-retour en moins de deux minutes et retrouve la scène,
même pas essoufflé ! Dès lors, dès qu'il
s'approchera un peu près du public de l'autre côté
de la scène, les spectateurs retiendront leur souffle, prêts
à réceptionner le chanteur après un nouveau
plongeon, mais en vain !
Sur Song to say good bye, le public s'enthousiasme enfin
réellement et entonne le refrain comme il le fera sur tous
les succès du groupe, comme Every you every me de
Without you I'm nothing (1998), qui suit la ballade Follow
the cops back home. Entre deux cigarettes, après 36
degrees, le géant Stefan s'avance dans la foule
pour jouer l'intro de One of a kind, c'est le délire...
Le groupe enchaîne ensuite avec deux titres de l'album Sleeping
with ghosts (2003), Special needs et Bitter end,
un tube aux riffs puissants qui fait bouger le public, avant de
quitter la scène.
Brian revient
un caméscope à la main et le promène sur les
premiers rangs en délire, puis il entame Pierrot the clown,
une ballade qui met bien en évidence ses capacités
vocales et sa voix bien posée. Le groupe reprend ensuite
Running up that hill de Kate Bush qu'il termine en
plein larsen, Brian et Stefan à genoux, collés aux
amplis. Le concert s'achève avec le très puissant
et très rock Special K de Black music market
qui enflamme le théâtre, puis avec 20 years.
Stefan brandit sa guitare vers le ciel, puis, dans un larsen assourdissant,
la laisse posée contre un ampli, à l'instar de Brian.
Steve lance ses baguettes et sa serviette dans le public. Le concert
est terminé, mais avant que le rideau ne tombe définitivement
sur cette soirée, Brian filme une dernière fois son
public.
Certes, Brian a peu parlé pendant son set, mais il nous aura
au moins épargné les horripilants "comment
ça va Carcassonne ?" et a su communiquer autrement
avec son public. Et puis 1h30 de concert c'est assez peu, on aurait
bien voulu d'un ultime rappel, mais tant d'énergie dépensée,
tant de puissance vocale et de dynamisme ont certainement contenté
plus d'un fan. Surtout qu'écouter Placebo dans un cadre comme
celui-ci et dans l'"intimité" d'un théâtre
de 3000 places environ ne doit pas leur arriver très souvent
!
Marie-Victoire
- le 13/07/06
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