Le
Festival de la Cité a démarré le 5 juillet
avec une grande pointure internationale, puisque c'est Sting
qui a investi les remparts en cette soirée de demi-finale
de la coupe du monde. On a craint l'orage, mais finalement seule
la fraicheur était au rendez-vous.
Comme on peut l'imaginer, l'amphithéâtre était
comble, car écouter une telle star internationale à
Carcassonne n'est pas monnaie courante. Sachant qu'il s'agissait
de la deuxième et dernière date du chanteur en France
pour sa tournée Broken music tour, raison de
plus pour ses fans de se diriger en masse vers la Cité pour
ne pas manquer cette occasion unique. Inutile de préciser
que les places se sont vendues comme des petits pains, dès
l'ouverture des guichets il y a quelques mois. A presque 55 ans,
Sting a choisi de faire étape à la Cité pour
nous faire revivre l'émergence de la star au travers des
tubes de Police.
On imagine que le dilemme a été dur pour les amateurs
de football mélomanes, mais les organisateurs du festival
avaient eu la bonne idée de disposer des écrans diffusant
le match à l'entrée du théâtre, et on
a même vu quelques malins regardant le match sur un téléviseur
portable pendant le concert !
Pour rester dans une ambiance familiale, papa Sumner -le vrai nom
de Sting-, a eu l'idée de faire assurer sa première
partie par son fils Joe et son groupe Fiction Plane.
Certes, avec de la voix, de l'humour et un bon contact avec le public,
Joe Sumner a su faire agréablement patienter les fans
de son papa, mais entre deux "Allez les bleus !",
il distille avec son groupe une pop un peu fade. Généreux,
Sting a laissé la scène à sa progéniture
pendant près de 3/4 d'heure, et même si celle-ci a
bien tenté de réchauffer le public, après ces
3/4 d'heure, on a toujours aussi froid et on a hâte que son
célèbre papa vienne faire monter la température
!
L'ex-Police
arrive alors sur scène basse au cou, accompagné de
ses musiciens - les guitaristes Dominic Miller et Lyle
Workman, et le batteur de Paul McCartney, Abe Laboriel Jr.
-
et entame immédiatement son set avec l'immortel et toujours
efficace Message in a bottle.
Puisant largement dans le répertoire de The Police,
Sting enchaîne ballades et morceaux plus rock. Le public suit,
nul besoin pour le chanteur-bassiste de réclamer des applaudissements,
l'assistance frappe dans ses mains et entonne les refrains d'elle-même.
Après quelques incursions dans son répertoire en solo
avec If I ever lose my faith in you, Driven to tears
ou encore If you love somebody set them free, Sting replonge
le public dans les années Police, enchaînant les tubes.
Ainsi il offre à la foule conquise les célèbres
succès du groupe : Can't stand losing you, Synchronicity
II et Voices inside my head. Il entame Walking on
the Moon, en annonçant le score des français :
1-0. Puis sur An Englishman in New-York, la nouvelle se propage,
"on a gagné, on a gagné !".
Lorsque Sting reprend A day in the life des Beatles,
on apprécie enfin toute ses qualités vocales, car
en sortant des sentiers battus, il prend quelques risques et sa
voix, peut-être un peu émoussée par l'habitude
des vieux tubes, se fait mieux entendre.
Le chanteur brittanique et ses musiciens ont ponctué leur
set de nombreux passages instrumentaux avant d'achever la première
partie de leur prestation par un medley du hit impérissable
Roxanne avec So lonely, pendant près de dix
minutes. C'est l'hystérie dans la foule, les 3000 spectateurs
en redemandent et Sting revient avec Desert rose, aux accents
orientaux. Puis il achève sa Policemania sur les notes de
Every breath you take, avant de finir en douceur avec Fragile.
Un show peut-être un peu court, mais bien réglé
à l'américaine, qui a montré que Sting maîtrise
encore le groove de sa voix sur des riffs très rocks et sait
tenir en haleine, sans retomber, son public, certes conquis d'avance.
Ce concert a aussi prouvé que le chanteur sait où
se trouvent les vrais tubes, piochant moins dans son répertoire
personnel que dans celui de Police.
Mais ses fans vous le diront, every little thing he does is magic...
Marie-Victoire
- le 06/07/06
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