En
ce 13 juillet, le théâtre Jean Deschamps a accueilli
un vrai concert de variété comme on ne les aime pas
vraiment, avec une vraie vedette chez les adolescentes, Raphaël.
Dans le cadre de sa tournée qui sillonne toute la France,
le jeune chanteur à succès a fait battre les coeurs
des petites filles dans la Cité médiévale.
Immersion
parmi les midinettes...
Elles
étaient nombreuses ce soir-là à envahir le
parvis du théâtre pour venir écouter une de
leurs idoles. Des tas de jeunes filles en fleurs, toutes en émoi
à l'idée de voir de près celui qui est parvenu
à s'imposer dans le paysage pop-rock français au point
de rafler pas moins de trois Victoires de la musique en 2006. Des
groupies prêtes à écouter la bouche ouverte
les mélodies un peu guimauve de leur idole.
Pas
de première partie, on le comprend bien, cela ne doit pas
être évident de passer avant une telle star ! Le public
attend donc assez patiemment, ce qui est d'ailleurs surprenant.
Cependant une légère agitation l'envahit quand Mélanie
Thierry, actrice et petite amie du chanteur, pointe le bout
de son nez pour rejoindre sa place. On sent une certaine animosité
dans les regards jaloux qui se tournent vers elle....
Raphaël,
en pantalon de jogging et accompagné de cinq musiciens, entre
enfin en scène sous les cris de ses fans. Il entame immédiatement
son set avec un morceau instrumental puis enchaîne avec une
première chanson, "La route de nuit". On
entend déjà quelques "Je t'aime Raphaël
!!!" ou bien "T'es trop beau Raphaël !!"
. Mais la foule s'enflamme surtout lorsqu'il ôte sa veste.
Ainsi durant tout le concert, chaque mot, chaque bégaiement,
chaque geste du chanteur provoquera applaudissements et cris chez
les groupies...
Aux premières notes du tube "Ne partons pas fâchés",
le public se lève et applaudit avec enthousiasme. Entre quelques
mots sur le Mali ou sur ses mauvais souvenirs de colonies de vacances,
Raphaël enchaîne mollement ses morceaux, sa voix nasillarde
se calant sur des textes sombres et déprimants. Entre une
chanson sur Patrick Dewaere et une sur l'espace Schengen, il reprend
le titre "Neighborhood" du groupe canadien Arcade
Fire.
Après
1h15 de concert, Raphaël salue son public, on se dit alors
"ouf, c'est fini", puis on réalise que l'on
n'a pas encore entendu tous ses "tubes" qui inondent les
ondes, flûte ! On va avoir droit à un rappel... Apparemment,
tout le monde n'est pas de cet avis puisque la foule se déchaîne
et scande le prénom de son idole, le plébiscite littéralement
lors d'une standing ovation qui semble durer de très longues
minutes.
La star revient enfin pour le plus grand plaisir de ses fans et
entame "Des mots". Tout en interprétant
une reprise d'un groupe irlandais , Raphaël entreprend d'inviter
quelques fans sur la scène. Ceux-ci - enfin surtout celles-ci
- se jettent sur lui comme des mouches sur un pot de miel, le couvrant
de baisers sous les hurlements des jeunes filles frustrées
d'être trop éloignées pour "toucher au
Graal". Le pauvre chanteur tente tant bien que mal de se défaire
de ses prédatrices mais elles semblent bien accrochées.
C'est alors que survient le seul évènement quelque
peu "intéressant" de cette soirée, lorsqu'une
coquine parvient à s'emparer de la casquette de Raphaël.
Commence alors un curieux ballet où l'on voit des membres
du staff se faufiler entre les fans hystériques pour récuperer
l'objet, sans succès. Le chanteur parvient à s'installer
derrière son piano et invite ses admirateurs à s'asseoir
devant lui pour l'écouter entonner un titre, tout en le mitraillant
de photos. Pendant ce temps, la recherche de la casquette se poursuit....
Puis, les fans sont gentiment redirigés vers la fosse. Raphaël
demande alors à son public de bien vouloir lui rendre son
couvre-chef qui a, semble-t-il, une valeur sentimentale pour lui.
Des spots balaient les premiers rangs pour retrouver le ou la coupable
sous les huées de fans enrageant sûrement de ne pas
être l'auteur de ce larcin ! En attendant que le précieux
objet revienne à sa place de lui-même, Raphaël
décide d'achever sa prestation avec son tube "Et
dans 150 ans". C'est l'hystérie générale
et lorsque le dernier accord tombe, le public se remet à
scander "la casquette, la casquette", mais en vain.
Dépité, le chanteur quitte la scène sans même
saluer une dernière fois l'assistance.
Raphaël
se souviendra certainement de son passage à Carcassonne -
rien n'est moins sûr en ce qui me concerne -, mais plutôt
amèrement !
Voilà donc le résumé d'une soirée insipide,
peut-être pas entièrement perdue - pour une surtout
- grâce à un évènement totalement imprévu
et indépendant de la volonté du chanteur, mais tellement
drôle et affligeant à la fois !
Le
mystère reste entier : mais où est la casquette
? ....
Marie-Victoire
- le 14/07/06
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