La
légendaire épée emblématique de Toto
ne pouvait trouver meilleur site que la Cité de Carcassonne
comme étape de la tournée Falling in between.
Je ne connaissais pas vraiment la musique de Toto auparavant, je
me suis donc un peu renseignée sur le net et j'avoue que
j'ai craint de trouver cela un peu ringard, d'autant plus que ma
première impression quand ils sont montés sur scène
m'a plutôt confortée dans cette crainte ! Il faut dire
que voir débarquer le chanteur Bobby Kimball avec
son jean un peu trop moulant, sa chemisette noire, ses grosses baskets
blanches et son bouc vous renvoie directement dans les années
80 ! Grossière erreur de ma part, malgré leur look
un peu désuet, ces gens-là sont de vrais musiciens
et leur musique de la vraie musique. Quant à leur prestation,
deux heures de pur rock'n'roll indémodable et de générosité.
Ajoutez à cela une grande complicité entre les membres
du groupe et vous obtiendrez un fantastique show dont certains devraient
tirer des leçons.
Les
membres du groupe justement ont pas mal changé depuis sa
création, et aujourd'hui on retrouve donc Bobby Kimball au
chant, Steve Lukather à la guitare et au chant, Mike
Porcaro à la basse, Tony Spinner à la guitare,
Simon Phillips à la batterie et Greg Phillinganes
aux claviers.
Le groupe démarre en trombe avec Falling in between
et un Bobby Kimball qui semble un peu forcer sur sa voix. En quelques
minutes il engloutit plusieurs litres d'eau, mais malgré
quelques extinctions de temps en temps, sa voix est d'une puissance
impressionante.
Il ne faut pas longtemps au public pour s'enflammer, I'm the
king of the world et c'est déjà la folie. Les
riffs puissants de Lukather associés aux coups plus qu'énergiques
de Simon sur sa gigantesque batterie suffisent à faire trembler
les remparts.
Lukather, en grande forme, n'en finit pas de parler à son
public de sa voix rauque à l'accent californien..."Are
you ready to sing ??...You're having fun ? Yeah ?".
Ils poursuivent ensuite avec quelques titres extraits de différents
albums : Pamela, Bottom of your soul, Caught in the balance
et Make believe. Sur Hold the line, on fait rentrer
une batterie plus modeste et le groupe se resserre pour ensuite
interpréter Stop loving you - chantée par Tony
- et I'll be over you. Des briquets s'allument dans le public
et c'est là que l'on saisit l'âge des spectateurs,
car de nos jours ce sont plutôt les téléphones
portables que l'on fait briller sur les ballades ! Suit Cruel,
achevé par un splendide solo de Greg, qui pendant près
de dix minutes promène ses doigts de façon magique
sur ses claviers. Le public reste pantois devant tant de maîtrise.
Puis le groupe enchaîne avec Rosanna, et là
rien à dire, enfin si, je connaissais au moins un titre de
Toto !
Le concert se poursuit avec différentes chansons de différentes
ères du groupe : Endless, Isolation, Gift of faith.
En véritable guitar hero, sur Kingdom of desire, Lukather
se lance dans un solo d'enfer de plusieurs minutes...
Puis c'est au tour de Simon de nous offrir un puissant solo, impressionant
de technique et d'apparente facilité. La suite, Taint
your world puis la présentation par Lukather des autres
musiciens, ses "frères", avec en prime une
petite imitation de Mickael Jackson et des Beatles ! Une ovation
particulière pour le sobre bassiste, Mike Porcaro, frère
de feu Jeff, l'un des fondateurs du groupe.
Steve enchaîne avec l'apaisant I won't hold you back
et Girl goodbye, avant de revenir en rappel sous un tonnerre
d'applaudissements pour Home of the brave et enfin le final,
Africa.
Un concert grandiose, peut-être le meilleur de ce festival,
et le public n'est pas le seul à en repartir heureux puisque
le leader Steve Lukather déclarait juste après à
un quotidien local : "c'était fantastique, délirant,
c'est une des plus belles scènes que nous ayons connues et
le public de Carcassonne est incroyable, magnifique."
Je me souviendrai de ma découverte de Toto !
Marie-Victoire
- le 18/07/06
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