Gary
LUCAS :
20h45, le bonhomme, vêtu de noir de la tête au pied,
entre sur scène. Son chapeau de cow-boy (noir, bien sur),
lui ajoute l'élégance des grands timides qui s'exposent,
et cache un visage assez pâle (fatigue du décalage
horaire ?).
Trois guitares
pour un set d'une heure et demi en solo. Une stratocaster noire,
une folk (Gibson, si j'ai bien vu) et un Dobro. L'accueil est
chaleureux.
Aussi exigeant
avec son public qu'avec lui-même, Gary Lucas démarre
sa prestation par une version inattendue et surprenante de 'Autobahn',
vieux tube des années 70 du groupe Kraftwerk. S'il
est bien un morceau à des années lumières
de la guitare, c'est bien celui-la. Mais, boucles d'effets et
armée de pédales, la stratocaster nous fait entrer
de plain-pied dans l'univers musical sans frontière de
Gary Lucas. On est très loin d la guitare folk, rock ou
blues. On est même franchement très loin de la guitare
tout court. Mais, attention, on n'est pas non plus chez Jean-Michel
Jarre, la prise de risque est énorme. Mais avec ce musicien,
c'était prévisible.
Il passera
sans complexe et avec une facilité déconcertante
du finger-picking folk époustouflant, au blues, slide et
picking, sur son dobro, avec un hommage au Captain Beefheart
et une version instrumentale vibrante, émouvante et envoûtante
de 'Grace' (co-écrit avec Jeff Buckley). Le public
est très réceptif.
La venue surprise
d'Elli Medeiros, amie de Gary, est l'occasion de deux curieux
morceaux, plus psalmodiés que chantés. C'est le
côté attachant et fidèle de Gary qui ressort
à ce moment.
Il nous gratifiera d'un superbe morceau Chinois au dobro, d'un
long passage expérimental, et d'une superbe chanson folk
tirée semble-t-il de ses prestations musicales aux différents
'Jewish Film Festival'.
Concert pour
le moins hétéroclite et généreux,
auquel le public a fort justement vibré et accordé
une écoute attentive et un accueil formidable.
voir aussi
:http://www.garylucas.com/www/bio/
JPH
suite
de la soirée du 17/11/00 avec Wishbon Ash
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