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LA
GUITARE 12 CORDES
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De
l’art du test |
Et c’est bien là qu’est
la difficulté. On se rend très vite compte qu’il est
quasiment impossible d’essayer une guitare correctement
dans un magasin. Ils sont rares, voire inexistants ceux
qui se seront donné le mal de régler ‘au petit poil’
les guitares qu’ils exposent à la vente. La plupart
du temps les douze-cordes sont mises sur les présentoirs
telles quelles, sorties du carton avec les cordes installées
par le fabricant. Comme la guitare est bien souvent
dure à jouer, le vendeur se contente de l’accorder un
ton plus bas que le standard, ce qui ne permet pas de
juger du confort et des qualités sonores de l’instrument.
Car c’est bien sur la ‘jouabilité’ que l’on jugera en
premier lieu une guitare douze-cordes. La prise en main
est essentielle, au moins aussi importante que le son
de l’instrument. Une douze-cordes doit présenter une
action adaptée à l’utilisation souhaitée, mais toujours
règlée au plus prêt, surtout pour les techniques fingerstyle
qui réclament le maximum de confort sur tout le manche.
Si on joue essentiellement en accords ou en lignes mélodiques
au médiator, alors la hauteur des cordes pourra être
un peu supérieure pour ne pas friser.
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Martin
D12-28
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En revanche, pour
le picking, il faudra descendre l’action le plus possible,
quitte à friser un peu ; ce léger défaut sera corrigé
par l’étouffement des basses à la main droite et un habile
jeu de l’onglet du pouce droit ! Car il faudra dans
la plupart des cas utiliser des onglets à tous les doigts
pour bénéficier de la précision nécessaire et obligatoire
avec cet instrument. Qui dit règlage fin de l’action dit
barre de règlage dans le manche, la fameuse ‘truss-rod’
est ici dans le cas de de la douze-cordes absolument obligatoire
et, évidemment, en état de marche ! C’est à vérifier
car on aura presque toujours besoin d’intervenir sur la
rectitude du manche, au moins dans les premières années
d’utilisation. En plus de l’ajustage du manche on pourra
jouer sur la hauteur du sillet de chevalet, on la diminuera
en limant le sillet et on l’augmentera en plaçant une
cale d’épaisseur en dessous. Bien entendu tous ces travaux
seront parfaitement réalisés par un luthier, d’autant
mieux si celui-ci fabrique lui-même des douze-cordes.
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La
bonne dimension |
Tout aussi importante
que la hauteur des cordes, la largeur du manche est à
prendre en considération. Plusieurs possibilités peuvent
être retenues selon que l’on a de grandes mains ou plutôt
des petits doigts potelés ! Encore une fois la technique
de jeu peut imposer des mensuration différentes. Pour
le jeu en solo au médiator, on préfèrera en général un
manche plutôt fin, dans le sens de l’épaisseur, et pas
trop large. Au contraire pour le picking, un manche un
peu dodu autorise une meilleure tenue sachant que l’on
doit enchaîner des positions d’accords de la façon la
plus fluide possible. Dans ce cas on appréciera également
un manche un peu large qui donne de la place à tous les
doigts et les laisse se déplacer sans se géner. |
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