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INTERVIEWS LUTHIERS - JOHN MONTELEONE PRéSENTATION DU MODèLE TEARDROP

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INTERVIEW - JOHN MONTELEONE - TEARDROP - 3/5
REDACTEUR : JACQUES-ANDRE DUPONT

Scott collectionnait également les guitares D’Aquisto à l’époque et, quelques années avant le décès prématuré de Jimmy, il lui avait commandé une autre version de la guitare Teardrop. Jimmy avait alors décidé de proposer sa propre interprétation du même thème. Le corps de la guitare comporte le même appendice unique, la portion du corps en forme de larme. La conception de l’instrument était fondée sur le nouveau modèle populaire de D’Aquisto, c’est-à-dire le modèle Solo.

Le corps imposant de la guitare Teardrop de D’Angelico mesurait 48,3 cm (19 po) de largeur, alors que celui de la guitare de Jimmy ne mesurait que 43,2 cm (17 po). Je ne sais pas s’il y a eu un malentendu, mais Scott s’attendait à ce que Jimmy produise une guitare au corps de 45,7 cm (18 po) de largeur. Je ne prétends pas parler pour lui, mais je pense qu’en raison du volume intérieur additionnel créé par la présence de l’appendice, Jimmy a cru qu’un corps de 43,2 cm (17 po) de largeur produirait un son plus équilibré et plus rapide. Il faut dire que Jimmy était reconnu pour ses convictions inébranlables. À l’instar de la guitare de John, la guitare de Jimmy a une sonorité extraordinaire, même si les deux instruments sont bien différents. Vers la fin, Jimmy s’est distancié de l’enseignement de D’Angelico et ses guitares ont pris une forme plus personnelle. Malgré ces différences, il est évident qu’une guitare à table voûtée doit être construite sur des fondations précises et fiables. À cet effet, il est souvent fait mention de l’affiliation entre les deux grands maîtres que sont D’Angelico et D’Aquisto.

J’ai essayé les guitares Teardrop des deux luthiers et je puis affirmer en toute honnêteté que les deux possèdent une voix à la fois unique et magnifique. Il est possible de les entendre ensemble sur l’excellent album Masterpiece Guitars que Scott Chinery a réalisé avec l’aide des guitaristes Steve Howe et Martin Taylor.

Jacques-André : Qui, de D’Angelico ou de D’Aquisto, a eu la plus grande influence sur votre manière de concevoir et de créer vos instruments ?

John : Je crois que j’ai été influencé également par les deux, mais pour des raisons différentes.

À la base, j’ai été influencé par John ; il avait une manière très nuancée de sculpter la voûte des tables.

Il parvenait à fabriquer des guitares qui produisaient une tonalité ronde très agréable et une grande richesse d’harmoniques. Je peux habituellement détecter une tonalité subtile qui ne se retrouve pas dans d’autres guitares à table voûtée. Donc, ce sont les guitares de John qui m’ont d’abord influencé.

John et Jimmy fabriquaient tous deux des manches très faciles à utiliser. Cela peut paraître difficile à croire dans le cas de John, car il jouait très peu la guitare, mais il parvenait tout de même à sculpter des manches personnalisés dont le profil convenait à une grande variété de guitaristes et de styles de musique. Il semble qu’il comprenait intuitivement cet aspect de l’instrument.

Quant à lui, Jimmy a rapidement développé une très bonne compréhension de la fabrication des manches. J’ai toujours aimé les manches qu’il a fabriqués. Je crois qu’en raison de son talent de guitariste, il comprenait très bien ce qu’un musicien appréciait dans un manche de guitare.

L’influence de Jimmy sur mon travail est davantage liée à mon désir de sortir des sentiers battus. Comme moi, Jimmy a toujours cru que la fonction devait avoir préséance sur la forme et qu’il fallait d’abord produire une guitare offrant un excellent rendement avant de lui ajouter des ornements. La guitare doit d’abord et avant tout être un outil d’expression musicale. Si nous inversons l’ordre de priorité et que la forme précède la fonction, le produit final n’est plus un instrument musical, mais un simple bibelot. C’est d’abord sa qualité en tant qu’instrument musical qui permet à une guitare de premier ordre d’être ensuite considérée comme un objet d’art.

J’ai toujours adoré la liberté et l’audace des formes dessinées par John. Il était doué d’un excellent jugement qui lui permettait d’apporter des changements positifs et de poursuivre sa quête de l’excellence en termes de tonalité. Il se fiait à son instinct et n’avait pas peur de prendre des risques. Je crois qu’il m’a donné la confiance nécessaire pour explorer de nouvelles méthodes. Comme lui, je fais aussi confiance à mon intuition et je sais que bien que les méthodes traditionnelles nous permettent de tirer d’importantes leçons, il y a encore place à l’amélioration.

Je crois que j’ai appris beaucoup de ces deux luthiers extraordinaires en termes de pureté et d’élégance de la forme, sans jamais perdre de vue l’objectif principal qui consiste à fabriquer un instrument d’une qualité si élevée qu’il inspire des musiciens à produire une musique tout aussi spéciale.

 
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