Le Festival
"Pirineos Sur" fait partie de cette espèce
rare des événements qui se méritent et préfèrent
la discrétion à l'expansion. On y vient entre initiés,
la programmation exemplaire n'est connue que quelques semaines avant
le début de la manifestation, il n'y a pas d'affiches, peu
de tracts, et leur site officiel est impossible à trouver
si on ne connaît pas l'adresse de prime abord (www.pirineos-sur.es).
Le bouche à oreille a bien longtemps été le
vecteur idéal et unique de cette information rare et précieuse.
Pour la première année, des sites spécialisés
dans les musiques du monde se font l'écho en France du festival,
quinze ans après sa première édition.
Sallent de Gallego est un petit village espagnol à
quelques kilomètres de la frontière française,
perché dans les Pyrénées et entouré
de sommets dont pas un n'affiche moins de 2200 m d'altitude. D'année
en année, on le voit s'agrandir, bénéficiant
de la proximité de la plus grande station de ski espagnole
en construction : Formigal. Au village, un marché
du monde permet de trouver de quoi se restaurer, se déguiser
en festivalier, acheter musique et instruments, bibelots et encens,
et se mêler à la foule franco-espagnole qui y déambule.
Une retenue d'eau a créé un lac artificiel, noyant
au passage le village le Lanuza qui se reconstruit petit à
petit.
Photo
: Stéphane Andrieu
Le festival
dure une quinzaine de jours, à raisons de deux concerts par
soirée, proposés dans l'auditorium naturel de Lanuza,
où se tiennent la plupart des concerts : la scène
flotte sur l'eau, à quelques mètres de la berge où
se tient le public. Le cadre, déjà impressionnant
devient féérique, lorsqu'à la nuit tombée
les premières notes de musique viennent se répercuter
contre les montagnes. Cette situation exceptionnelle permet également
de brasser de publics d'horizons différents : les groupes
de randonneurs croisent les publics traditionnels des festivals,
portant dread locks et pantalons larges. Le site, limité
en capacité (3000 places) pourrait laisser supposer une programmation
en demi teinte, faite de second couteaux ; il n'en est rien. Cette
quinzième édition, sans rien envier aux précédentes
inscrit à l'affiche des noms comme Salif Keita, Ojos
de Brujo (stars à domicile), la fanfare Ciocarlia,
17 hippies, Tony Allen ou Alpha Blondy. Le
public ne s'y trompe pas puisque le festival a enregistré
50 000 visiteurs cette année. Les 21, 22 et 23 juillet étaient
consacrés à 3 soirées thématiques autour
de l'Afrique.
Stephane
Andrieu le 01/08/2006
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