Tony
Allen
A 22 heures
précises, devant un parterre rempli aux trois quarts, Tony
Allen entouré de ses musiciens (une formation réduite
basse, guitare, clavier, trompette / voix) s'installe à la
batterie et démarre sur un swing cool, très jazz ,
d'un jeu tout en finesse et subtilités . Un jeu simple et
efficace, reposant essentiellement sur une grande maîtrise
de la combinaison grosse caisse, caisse claire, charley. Le poignet
souple lui permet de s'amuser avec le tempo, sans trop le marquer,
à l'image des batteurs légendaires du jazz, Art
Blakey en tête. Lorsqu'il marque les toms, c'est le tonnerre
qui gronde, montrant que cette finesse n'est pas un manque de puissance
mais une marque de fabrique. On ne pourra que conseiller ici à
ceux qui veulent se faire peur d'écouter le live de Fela
avec Tony Allen et Ginger Baker (alors en rupture
de ban avec Cream) . Le set durera un peu plus d'une heure durant
laquelle Tony Allen déroulera un afro beat cuivré
et un peu paresseux, rehaussé de guitares funky et de quelques
beaux échanges avec le clavier (un Charlie Oleg en
chute libre) installé en vis à vis sur la scène.
On retrouvera sur certains morceaux des envolées pleines
d'Afrique montrant que Lagos bouge encore. Sur un "
one tree " qui clôturera le set, Tony Allen se lance
dans un solo de batterie inspiré, inévitablement suivi
d'un rappel où il laissera libre cours à ses musiciens.
Photo
: Pilar Hurtado
Stephane
Andrieu le 01/08/2006
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