Eliades
Ochoa
Eliades Ochoa
fait partie des derniers survivants du mythique Buena Vista Social
Club, et se présente lui même comme un des gardiens
d'une tradition en voie de disparition. En terre espagnole, il se
sentira accueilli comme à la maison par un public enthousiaste,
qui connaît chacun de ces grands classiques interprétés
avec une sorte de fierté de la belle ouvrage et du travail
accompli ; de Chan chan à El carretero, chacun
des morceaux sera joué avec le plus grand respect par l'héritier
du son cubain. Derrière une musique simple et apaisante,
qui masque la difficulté d'exécution sous une bonhomie
apparente, Eliades à la guitare et au chant, coiffé
de son éternel Stenson donnera un concert long en bouche
comme un bon cigare. Après quelques morceaux, Omara Portuondo
viendra, en grande diva poser sa voix pour quelques standards,
dont un Guantanamera qu'elle fera durer avec malice, obligeant
le groupe dans un sourire à doubler les couplets, pour le
plus grand plaisir des festivaliers. Et de palper la relation entre
ces deux grands de la musique cubaine qui s'amusent dans des regards
de collégiens. On rencontre le continent africain lorsque
Manu Dibango entre sur scène pour se livrer à
un beau jeu de question réponse saxophone / guitare avec
Eliades Ochoa. Pour quelques instants, les deux se lancent dans
une jam session avec des airs de vieux matous, suivi par un groupe
qui souligne chaque envolée d'un écho de trompette
ou un claquement de congas. Pour un dernier morceau, Omara Portuondo
reviendra lancer ses illades et jeux de châle à
un public entièrement conquis.
Photo
: Pilar Hurtado
Stephane
Andrieu le 01/08/2006
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