Cheikh
Lo
Il faudra quatre morceaux à Cheikh Lo pour reprendre
le public en main. Il faudra précisément attendre
le moment où il délaissera le chant pour attaquer
les timbales en écho à son percussionniste. Il faut
dire que le concert était bien mal engagé : derrière
une telle performance de Seun Kuti, Cheikh Lo fait le (mauvais)
choix de la rupture, ouvrant le concert sur des nappes de synthé
sorties des pires disques estampillés world des années
90 (on ne se débarrasse pas si facilement du syndrome Youssou
n'dour, son précédent mentor) : rondes, longues,
froides et sans âmes, à l'opposé des ambiances
très roots de son dernier (et bon) album Lamp fall.
Un orchestre à l'économie ne lui permettront pas de
retrouver la richesse et les couleurs de ce disque nourri d'influences
multiples : mbalax, rythmes brésiliens et réminiscences
funk. Le son restera plat et compressé, sans grain, tranchant
radicalement avec la luxuriance saturée du concert précédent.
Ce n'est que sa prestance scénique dénotant une vraie
envie de jouer et des incursions dans les musiques afro cubaines
qui lui permettront de reprendre en main la maîtrise des opérations
et de sortir le public du marais dans lequel il l'avait embourbé.
La deuxième partie du set, sur un tempo plus rapide et émaillée
de dialogues entre percussions africaines (le tama, petit tambour
coincé sous l'aisselle) et timbales donneront à nouveau
au public le goût de danse et de la fête, sauvant ainsi
Cheikh Lo d'une première partie qui aurait pu le faire trébucher.
Photo
: Jesus Alarcon
Stephane
Andrieu le 01/08/2006
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