Manu
Dibango
Manu Dibango
est à l'honneur du festival qui lui consacre cette année
une exposition de photos, des années 50 à nos jours,
laissant aux festivalier l'opportunité de méditer
sur la carrière exemplaire de ce grand saxophoniste, faite
de hauts et de bas, mais qui ne peut pas laisser indifférent.
Un ensemble de musiciens un peu timide le cantonnera à rester
sur une sorte d'autoroute tranquille et sans risque . Là
où on aimerait que l'homme sorte de ses retranchements et
donne de la vie à son saxophone, il reste sur des gammes
et des arrangements prudents qui donnent l'impression d'une répétition
convenue des épisodes précédents. Ce sont les
invités sur scène qui forceront cet éternel
jeune homme à donner un peu plus de lui même : Kali
tout d'abord, rastaman antillais qui s'accompagne au banjo pour
un reggae très roots et déconcertant (les sonorités
de cet instrument inhabituel dans cette musique y sont pour beaucoup),
et Dédé Saint Prix, percussionniste légendaire
qui viendra au tambour libérer un groove qui manquait d'entrain.
Cette intrusion dans la tranquillité de Manu le mènera
à sortir le grand jeu pour se mettre au diapason de ses invités
turbulents. Le morceau se construira ainsi lentement sur ses injonctions
" Posez moi la cadence, balance tes churs, du soleil
"
Kali aux percussions, Dédé Saint Prix
à la flûte, tout le groupe se collera tout contre,
pour créer le morceau au fur et à mesure de son exécution
et se donner sous son meilleur jour. Soul Makossa, LE titre
incontournable de Manu Dibango sera joué en rappel et clôturera
cette rencontre avec l'Afrique .
Photo
Pilar Hurtado
Stephane
Andrieu le 01/08/2006
|