Après
l'accueil désastreux fait à Queen Adreena,
c'est au tour du duo Dresden Dolls d'investir la scène.
Il est vrai qu'ils sont plus connus, et que leur style de
musique est nettement moins subversif : le public n'est pas
trop dérouté et leur fait plutôt bon accueil.
De plus, en raison de problèmes techniques, au lieu
de commencer leur show par le morceau au clavier qui était
prévu, ils improvisent une chanson à la guitare
: en choisissant d'interpréter Le Port d'Amsterdam,
ils se mettent évidemment d'office le public français
de Bourges dans la poche ! La salle vibre, et les huées
et sifflets subis par Queen Adreena sont bien loin
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Cela dit, quoique plus consensuels, les deux artistes de Boston
ne manquent pas de talent ! L'interprétation est magistrale.
Elle est à la fois originale par le côté
théâtral et trash de la chanteuse Amanda
(maquillée à la Liza Minelli dans Cabaret,
mais avec des bas à rayures
qui surfent entre
sensualité et ridicule), et très fidèle
à l'univers de Brel dans l'interprétation
: voix puissante, gestuelle, exubérance (lorsqu'Amanda
vide des bouteilles de bière sur le public
on
a bien failli être arrosées !).
Le succès
est total. La voix à la fois claire et cassée,
grave, résonne dans la salle du " Phénix
", tandis que le duo triomphe sur Coin-Operated Boy,
ou Half Jack.
Une petite réserve tout de même : le clavier
et la batterie sont souvent sur des rythmes un peu binaires,
tout simples, ce qui confère à l'ensemble un
petit côté " fanfare " (pas désagréable
au demeurant!),
mais qui manque peut-être de complexité.
L'imagerie
" Berlin des années 30 " est cultivée
à fond par le duo, -pourtant américain- avec
une certaine réussite : le batteur, Brian, est
tout aussi maquillé, voire plus, que la chanteuse,
il porte lui aussi des collants, ce qui donne au couple une
allure étrange, ambiguë, elle avec un côté
masculin, lui avec un côté féminin.
Aurélie
et Christine,
le 30/06/2006
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