Hasard
de la programmation, ou transition bien intentionnelle, l'étrangeté
du duo Amanda/Brian de Dresden Dolls
constitue une transition idéale pour introduire le
groupe suivant : Indochine fait depuis vingt ans de
ce jeu sur l'ambiguïté masculin/féminin
l'une de ses principales thématiques, comme dans le
titre emblématique 3ème Sexe.
Le concert démarre laborieusement, en raison de gros
problèmes de son, surtout sur les micros voix, trop
graves
: on reconnaît à peine la voix de
Nicola Sirkis. Malgré tout, cette fois, le public
est vraiment motivé. Nicola, bandeau rouge au bras,
s'avance vers la salle et fait chanter le public sur Alice
et June. Après avoir enchaîné des
chansons de Paradize et du dernier album, Alice
& June, le groupe revient aux chansons des années
80. A chaque fois, on retrouve dans les textes, les mélodies
et les accompagnements musicaux le même cocktail propre
à Indochine d'ambiguïté sexuelle, de mélancolie,
de tristesse, et en même temps, d'énergie vitale.
Le public est enthousiaste, mais somme toute assez sage (pas
de slam
!). Sur Marilyn (" Moi je veux vivre,
encore plus fort
"), il semble tout de même
se réveiller !
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L'enchaînement
entre les titres est assez original car il n'y a presque aucune
pause : d'un accord à l'autre, on passe quasiment sans
s'en rendre compte d'un titre à l'autre en mélangeant
sans cesse chansons récentes et anciennes. Cette quasi
absence de coupure, de limite entre les chansons, ajoute encore
au charme de la " petite musique " d'Indochine :
on baigne complètement dans cet univers un peu onirique
qui est le leur depuis les années 80. A chaque nouveau
titre, le public, jamais pris de court, entonne des paroles
qu'il connaît à chaque fois par cur : le
nombre de tubes dans la discographie d'Indochine est vraiment
stupéfiant
Malgré tout, on est un peu déçues par
la performance de ce soir au Printemps de Bourges, en raison
des problèmes techniques (en particulier pour le synthé,
qui ne ressort pas du tout), qui massacrent vraiment le son
-d'habitude si particulier- d'Indochine. Ce concert ne leur
rend pas justice, comparé à la qualité
de leurs albums.
Aurélie
et Christine,
le 30/06/2006
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