Le phénomène
Emilie Simon rameute toujours autant de fans
la salle est comble pour ce nouveau concert. Emilie arrive
sur scène parée d'une nouvelle robe de sa création,
encore une robe de princesse des temps modernes, noire, qui
lui va à ravir. Dès les premières lueurs
du concert, la salle est sous le charme. C'est sûr qu'Emilie
Simon est une artiste à part. Elle innove à
tous points de vue : visuel de part les décors (la
scène est magnifiquement décorée : l'équilibre
visuel des instruments, des lumières, des décos
est parfait). Cette princesse rock, à la fois gracieuse
et nerveuse, assure sur sa Fender Kurt Cobain bleu
ciel et nous impressionne par sa maîtrise technique
des samples et des réglages de sons. A cet effet, elle
s'est d'ailleurs confectionné une sorte de bracelet
digital (que l'on peut remarquer à chacun de ses concerts)
qu'elle bidouille à longueurs de chansons.
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Les expérimentations
musicales sont nombreuses, comme sur Will you be my lover
où le percussionniste tape sur un bol en bois qu'il
plonge et ressort d'une cuvette transparente pleine d'eau.
Le son est ainsi plus ou moins étouffé. C'est
impressionnant de voir à quel point il arrive à
être précis dans le son qu'il nous restitue et
comment il parvient à dompter un élément
a priori impossible à maîtriser ! Le percussionniste
vient aussi taper les cordes à l'intérieur de
la caisse de résonance du piano pendant qu'Emilie joue.
Elle nous joue aussi son interprétation très
personnelle de I Wanna be your dog d'Iggy Pop,
au départ plus soft que l'original , avec sa voix nasillarde
de petite fille, puis se déchaînant dans une
déferlante électro très réussie.
Objectivement, on ne peut nier la créativité
débordante de ce concert, mais nous devons dire que,
pour nous, il manque l'essentiel dans cette musique : l'émotion.
Cette musique ne nous touche absolument pas malgré
sa qualité. Elle reste impersonnelle et déshumanisée,
sans chaleur et sans frissons, elle ne parvient pas à
faire vibrer la corde émotionnelle
Aurélie
et Christine,
le 30/06/2006
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