Comment vous
êtes-vous retrouvé impliqué dans ce projet et avez-vous été
surpris par celui-ci ?
Je n'ai pas été surpris parce que j'ai été le premier à être
impliqué dans le projet. A cette époque, il s'agissait d'un
livre d'illustrations sur la guitare de Thierry Lamouche,
sur lesquelles je mettais des légendes. Il existe une première
mouture qui regroupe des dessins légendés par mes soins. Voilà,
ça a commencé comme ca mais c'était il y a plusieurs
années (5 ans). Le projet a évolué au fur et à mesure et puis,
un jour, j'ai été contacté par Michel Haumont parce que le
projet était en train de devenir aussi un disque. J'ai bien
entendu donné mon accord et j'ai choisi de travailler avec
Roland Dyens que j'avais rencontré à l'occasion d'un spectacle
et qui m'avait impressionné par son agilité et aussi par l'ingéniosité
par rapport aux chansons qu'il choisissait et qu'il interprétait
à la guitare, seule. J'ai eu alors envie de travailler avec
lui sur une chanson qui s'appelle le bûcheron qui me semblait
symboliser l'esprit du disque et l'amour de la guitare.
Comment s'est fait votre choix concernant le morceau ?
C'était l'évidence, c'est une chanson qui raconte la naissance
d'une guitare à partir de l'arbre dont elle est faite. C'est
une chaîne d'événements qui commence par le vent qui emporte
une graine, qui va devenir un arbre et on se retrouve après
que le bûcheron ait coupé l'arbre, chez le luthier qui choisit
ce bois là, qui le laisse sécher et qui fabrique la guitare
et je dis voilà comment ce soir je joue sur ma guitare l'incroyable
voyage à travers les années qui de graines emportées par un
vent dérisoire pour devenir guitare au fond d'un atelier .
Que retirez-vous de ce projet tant sur le plan humain
qu'artistique ?
Le très grand plaisir d'avoir partagé cette séance d'enregistrement
avec Roland Dyens avec qui cela s'est merveilleusement bien
passé. Il a écrit un arrangement spécial pour cette chanson
et moi je suis l'invité guitariste dans cette orchestration
où on joue à deux guitares. Il me reste le plaisir d'avoir
mis en valeur un instrument que j'aime et qui m'a accompagné
durant toute ma carrière et puis, je trouve que c'est bien
de faire des projets qui ne soient pas simplement liés par
la nécessité d'une œuvre caritative. Je crois que les artistes
ne sont pas seulement destinés à se rencontrer quand ils font
oeuvre utile par rapport à des causes, aussi nobles soient-elles.
Je pense qu'on défend tous beaucoup de causes et qu'on a aussi
parfois envie de partager de la musique. C'est une des vertus
de ce disque qui a recueilli la participation de gens qui
ne sont pas forcément des têtes d'affiches mais des gens amoureux
de la guitare et qui ont simplement voulu faire un geste artistique
de création commune avec un travail en commun très varié.
Ce projet a-t-il été pour vous l'occasion de découvrir
d'autres guitaristes ?
L'enregistrement que j'ai, n'est pas encore le projet final,
mais il y a une palette d'artistes très très vaste et j'ai
découvert des gens que je ne connaissais pas du tout. En même
temps, j'ai été heureux de retrouver Philippe Chatel sur le
disque parce que nous sommes amis depuis très longtemps et
il a fait une très belle chanson d'Amour sur la guitare. La
chanson de Gilbert Lafaille m'a beaucoup plu, aussi. Et puis
il se trouve que je travaille en ce moment avec Gérard kazinsky
" Crapou " et que je suis content de partager aussi cela avec
lui. Il joue avec Denys Lable qui, dans le passé, a fait également
des orchestrations pour mes chansons. Ce sont des visages,
des mains et des gens connus qui joue dans ces enregistrements,
qui me sont connus.
Pensez-vous qu'il existe une identité française de la
guitare ?
C'est intéressant ce que vous me demandez, car en y réfléchissant,
je ne crois pas qu'il y ait une identité française en matière
de guitare. Je crois qu'il y existe une identité espagnole,
une identité américaine mais française, je ne crois pas.
La guitare nylon (guitare classique) est un peu plus présente
dans l'album que les autres...
Moi par exemple, j'ai repris la guitare nylon dans cet
enregistrement parce que Roland Dyens, jouait nylon donc j'ai
pris le même type de guitare puisque la guitare métal, ca
n'allait pas avec le son de sa guitare. Mais actuellement,
je suis totalement branché guitare métal et j'ai pratiquement
abandonné la guitare nylon. Et tout le spectacle que je fais
actuellement qui est un spectacle acoustique, est fait à la
guitare métal et j'en suis infiniment heureux.
Quels sont les différents modéles de guitares que vous
possédez?
Une favino, pour les guitares Nylon. Ma première guitare professionnelle,
guitare électrique, demi caisse, Jacques Favino le père, après
, j'ai eu les guitares de Jean-Pierre Favino, et ma guitare
métal est une Guild 6 cordes.
Et s'il devait ne rester qu'une guitare ?
Maintenant là, ce serait la Guild, pour l'instant. C'est elle
avec laquelle je fais tout mon spectacle et celle avec laquelle
j'écris et je suis vraiment passé au métal parce que j'avais
d'une certaine manière achevée mon dialogue avec la guitare
nylon. Je la retrouve avec plaisir mais je retrouve la guitare
métal avec encore plus de plaisir.
Médiator ou aux doigts ?
Aux doigts, toujours aux doigts.
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