Comment vous
êtes vous retrouvé impliqué dans ce projet et avez vous été
surpris ?
Avant tout, il faut savoir que c'est Michel Haumont qui est
à l'origine de toute cette histoire, c'est donc lui qui m'a
contacté. Je n'ai pas été surpris parce que je connais bien
Michel. Nous avons en commun ce même esprit d'aventurier en
tout genre et je dois dire que j'ai trouvé ce projet particulièrement
ambitieux parce que complexe. Complexe de par la logistique
car, finalement, toute la réalisation reposait sur la bonne
volonté des participants et la bonne volonté n'est pas facilement
quantifiable. Complexe aussi dans la communication car ce
disque est un objet où l'ouïe est absolument indissociable
du regard.
Comment avez-vous fait le choix du morceau joué et qu'en
avez-vous retiré sur le plan humain et artistique ?
J'ai hésité entre 2 morceaux, tous deux du répertoire classique
: l'un était "Choro da saudade" d'Agustin Barrios et l'autre
"Recuerdos de la Alhambra" de Francisco Tarrega que j'ai finalement
choisi car c'est le morceau préféré de mon père. Ce sont 2
morceaux qui ont particulièrement accompagné mon adolescence
et, pour l'anecdote, cette technique de trémolo m'a valu quelques
fou rires avec Chet Atkins. Sur le plan humain et artistique,
je retiens que tous les chanteurs qui ont participé à ce coffret
ayant, malgré leur différence de style et même parfois leurs
divergences, le même amour pour la guitare. Ils ont transformé
cet amour en reconnaissance pure au moins le temps d'enregistrement.
J'ai en fait la nette impression que malgré nos emplois du
temps parfois chargés, on a tous réalisé que finalement c'était
la moindre des choses de passer un peu de temps à rendre hommage
à l'instrument qui nous avait permis de devenir ce que nous
sommes...
Cet album a t-il été pour vous l'occasion de découvrir
d'autres guitaristes ?
Je connais bien tous les guitaristes qui ont participé à cet
album et j'apprécie leur travail. J'aurai une petite préférence
pour tous ceux qui ont accepté d'aller au bout du renoncement
de la connaissance au profit de leur regard d'enfant. Je pense
notamment à Roland Dyens qui a joué "jeux interdits". Je trouve
qu'il s'inscrit particulièrement bien dans l'esprit de reconnaissance
envers l'instrument dont je parlais précedemment.
Quels sont pour vous les grands de la guitare francaise
?
Il y a beaucoup d'excellents guitaristes en France et d'excellents
guitaristes compositeurs, comme par exemple Yan Vagh que j'ai
découvert tout récemment. Parmi eux, il y en a deux que j'affectionne
particulièrement pour leur bon goût lié à un imaginaire sans
limite, ce sont Sylvain Luc et Birelli Lagrene.
Pensez-vous qu'il existe une identité de la guitare francaise
?
Non, je pense sincérement - je l'espère en tout cas - que
les drapeaux flotteront le moins possible sur la musique.
L'avenir est dans les mélanges de culture et la musique ne
doit à mon avis pas échapper à cette règle. Je fais abstraction
du folklore qui touche l'identité culturelle d'un pays, même
si comme dit un de mes amis, "tous les folklores se ressemblent!"
Quels sont les différents modéles de guitares que vous
possédez?
Comme guitares classique, j'ai deux Takamine hirade, une Kirk
sand (luthier californien) et une khono. En acoustique, une
Taylor, une Martin, 2 ovations adamas,une folklore et une
Simon Patrick. En 12 cordes, une seagle et en électrique,
une Godin et une Gibson demi-caisse "country gentleman". J'ai
aussi d'autres guitares sur lesquelles je ne joue plus.
Si il devait ne rester qu'une seule guitare, laquelle serait-elle
?
Incontestablement la Kirk sand car c'est la guitare la plus
polyvalente que j'ai. Je peux littéralement tout jouer dessus.
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